Le travail de l'apiculteur en

Juillet

Dans la ruche
En ce début de mois, Les abeilles vivent au rythme des floraisons, passé le solstice de la Saint-Jean (24 juin), les jours ont commencé à diminuer et la ruche va suivre le mouvement des jours. Pour les butineuses, l’arrière-saison sera l’occasion de peaufiner les récoltes pour l’hiver en pollens et en nectars.
Les journées longues et chaudes voient les allers-retours incessants des butineuses. De 6 heures du matin à 9 heures du soir, cela fait 15 heures d’activités. De quoi remplir les hausses si les floraisons sont là. De nouvelles fleurs comme la bourrache et la phacélie sont très appréciées des abeilles. La luzerne et le tournesol sont aussi en fleur selon le calendrier des agriculteurs. Le miel de tournesol est la première production de miel en France.

Au rucher

Si ce n’est déjà fait, le mois de juillet sera celui de la récolte. Pour en décider, il vérifie d’abord que les cadres de hausse sont remplis et operculés. Le miel non operculé ne dispose pas du faible degré d’humidité nécessaire à sa conservation une fois extrait.
Ensuite, l’apiculteur prépare sa récolte en plaçant un chasse-abeilles entre la ruche et la hausse la veille de la récolte. Ainsi, le jour de la récolte, il restera peu d’abeilles dans la hausse. Poser les hausses sur le flanc sur la ruche et brosser chacun des cadres, les poser dans une hausse vide ou dans une caisse à récolte. La recouvrir d'une toile lestée pour éviter les retours d'abeilles.
Éviter d'enfumer les hausses, le miel prendrait un goût de fumée, ce n'est pas encore la mode du miel boisé...
Après l’extraction, il pourra remettre les cadres dans leur hausse afin que les abeilles les lèchent et récupèrent le miel restant.
L’extraction se fera dans un lieu propre (cuisine, buanderie, ou miellerie collective…), au sol lessivable. Le miel sera mis dans un maturateur pendant une semaine à partir de là, la mise en pots sera faite dans un délai plus ou moins long selon le temps disponible. Selon la nature des sucres présents dans le miel on observe des cristallisations dès le 4e jour (colza) voire très tardivement (châtaignier) ou jamais (acacia). Mettre en pots rapidement permet aussi de conserver le maximum de saveurs ; les parfums des miels sont fragiles. Choisir des pots en verre conserve au miel son rang de produit de qualité voire de luxe.
Le suivi des colonies
Après cette dernière récolte, il est bon de noter l’état des colonies. Trois critères peuvent suffire :
- L’état sanitaire se vérifie par la qualité du couvain, régulier, serré, non mycosé, abondant. Signes d’une bonne reine et d’une colonie en bon état démographique entre les diverses catégories d’abeilles, nourrices et butineuses.
- Ensuite par le nombre des abeilles et un comportement « normal ».
- L’importance des récoltes faites et le corollaire des réserves disponibles dans les corps.
Une bonne odeur ne gâte rien, une odeur inconnue ou désagréable doit attirer immédiatement l’attention.
Un couvain dont de nombreuses cellules ne sont pas operculées, laissant une larve visible finissant par mourir, doit attirer l’attention sur l’infestation par le varroa. De même des abeilles aux ailes atrophiées sont le signe de maladies induites par le varroa.
Pour les essaims artificiels, le point de repère est qu’ils soient sur 4 cadres en juillet pour atteindre 5 cadres fin septembre. Ce point est à retenir absolument. Une fois la récolte terminée, l’apiculteur peut faire le premier traitement anti-varroa. Par exemple, des lanières anti-varroa sont placées de chaque côté du couvain. Elles y resteront quelques semaines. Demandez conseils à votre GDSA !
Transhumer les ruches : comme les ressources en nourriture s'appauvrissent, il est toujours possible de transhumer les ruches là où les floraisons sont plus tardives.



Le travail de l'apiculteur en

JUIN

Le début de la saison apicole de 2024 a été marqué par le mois de mai le plus pluvieux depuis 2013, mettant à rude épreuve les colonies d'abeilles... Cette situation extrême a engendré des situations difficiles pour de nombreux apiculteurs. Dans certaines régions, il n'y a eu aucune récolte à ce jour, l'essaimage a été plus important et des mortalités massives par famine ont été observées dans les ruches les plus peuplées. Cependant, dans quelques rares zones, notamment celles où le colza prédomine, les résultats de la récolte sont restés acceptables. Face à cette situation, il est impératif de surveiller les réserves dans les ruches. De plus, la lutte contre le frelon asiatique, dont le développement a pris du retard en raison des conditions météorologiques, doit se poursuivre activement. La prudence et l'attention sont plus que jamais nécessaires pour naviguer à travers cette période critique.

Dans la ruche
Jusqu’au 21 juin, la reine pond abondamment dans la ruche. À partir du solstice, le manque de pollen et de nectar entraîne une diminution de la ponte et 21 jours plus tard, le 14 juillet, les naissances sont plus abondantes que les oeufs pondus. Jusqu’à la mi-juillet, les abeilles continuent de bâtir. En effet, la construction est le fait des cirières ; c’est-à-dire des abeilles qui ont atteint environ 12 jours d’âge. Cette production dure moins d’une semaine. Cette très courte fonction cirière chez l’abeille donne lieu à la construction des rayons dans la mesure où le nombre de cirières est important et que nectar et pollen rentrent en abondance. Le solstice marque donc un vrai changement de saison pour les abeilles.
Le calendrier de vie des abeilles est crucial dans le développement de vos colonies. Il faut bien avoir à l’esprit que les abeilles présentes au trou de vol en juin sont issues des oeufs pondus en avril. Pour avoir des colonies fortes en fin d’été, c’est donc au mois de juin que tout se joue ! Un manque de nourriture en cette saison peut donc avoir d’importantes répercussions sur l’hivernage. Surveillez donc les miellées et les réserves.

Au rucher
L’apiculteur pourra profiter de l’activité des cirières pour faire construire des cadres. C’est le dernier mois pour la construction des rayons et il est important de poursuivre leur renouvellement. Il en profitera alors pour jeter un oeil au couvain – reste-t-il abondant ? – et à la santé de la ruche – y a-t-il des signes de maladies, en particulier de varroa ? En cas de faiblesse du couvain, il pourra nourrir afin de stimuler la ponte de la reine (cela peut être le cas d’un essaim récupéré il y a peu). Cela permet de maintenir la dynamique de la ponte de la reine, c'est essentiel.
Agrandir et aérer : le soir les abeilles "font la barbe", elles s'agglutinent en paquet sous le plateau de sol. C'est le signe que la colonie est trop populeuse (dans ce cas il faut ajouter une hausse) ou que la ruche est trop chaude (dans ce cas il faut mettre un fond de ruche aéré).
Prendre soin des essaims artificiels qui doivent progresser régulièrement d'un cadre supplémentaire par mois

Juin, mois des transhumances
Pour certains apiculteurs, juin est un mois de transhumance. Après l’acacia, le tilleul puis la lavande sont deux gros fournisseurs de miel de qualité. L’apiculteur pourra profiter de ces floraisons en déplaçant ses ruches et en veillant à mettre des hausses nouvelles afin de recueillir un miel mono-floral. Les colonies seront introduites seulement lorsque 10 à 20% des fleurs sont ouvertes afin que les abeilles soient immédiatement attirées dans les cultures à polliniser et ne soient pas tentées de se tourner vers une source plus attractive. L’apiculture, si elle a quelques grandes règles de base, n’est pas pour autant science exacte ou pour le moins régulière. L’année apicole doit se ‘’ personnaliser ‘’ par l’observation de la ruchée, la connaissance de son environnement, des conditions et prévisions météo, et des options de l’apiculteur. L’apiculteur surveillera l’essaimage qui peut encore se produire.

Quelles sont les plantes mellifères au mois de juin ?

Le tilleul : procure un miel délicat. Sa floraison prend le relais de celle de l’acacia. C’est un arbre plus majestueux que ce dernier. Il rivalise avec le chêne en la matière, ce qui n’avait pas échappé aux anciens. Le tilleul est abondamment consommé en tisane pour ses vertus sédatives. Au mois de juillet, les abeilles ne se contentent pas de visiter le fond des corolles, elles récoltent également le miellat, produit par les pucerons se développant sur le feuillage dont ils ponctionnent la sève. Le miel de Tilleul peut entrer dans la composition poly-florale du miel de forêt ou faire l’objet d’un miel mono-floral. Dans ce cas, il est ambré-clair et prend, à l’état solide (cristallisation courte à longue), une teinte jaune plus ou moins sombre dont la granulation est moyenne.

La lavande : est le symbole de la Provence. Ces champs inspirent les peintres et les abeilles ! Elle a un petit cousin : le lavandin. Toutes deux de la famille des labiées, la lavande et le lavandin, que l’on confond très souvent, sont
néanmoins d’espèces différentes. La lavande vraie est une espèce originelle, alors que le lavandin est un hybride qui résulte du croisement de la lavande vraie et de l’Aspic. La lavande (ou le lavandin) a pour l’apiculteur, outre la qualité du miel qu’elle fournit, une deuxième vertu : une fois séchées, ses tiges constituent un excellent combustible pour les enfumoirs. Il est toutefois à noter que la lavande ou lavandin n’apporte pas de pollen aux abeilles.

Le châtaignier : présent essentiellement sur les sols acides et un arbre élancé qui procure nectar et pollen à nos chères butineuses. Il procure un miel aux saveurs boisées avec une légère amertume. Riche en oligo-éléments (potassium, magnésium, manganèse et barym). Ce miel possède des vertus cicatrisantes.



Le travail de l'apiculteur en

Mai

Le printemps est une saison de contraste et ce mois d’avril 2024 en est la parfaite illustration. Après une première quinzaine estivale, le mois s’est poursuivi avec un temps hivernal marqué par des gelées. Dans ce contexte, il est difficile de faire coïncider la croissance de la colonie avec les floraisons. Pour passer ce cap délicat, pensez à surveiller les grosses colonies, avec des jours en dents de scie, elles ont vite consommé les réserves ! Contrôlez le poids et nourrissez si nécessaire. Là où les acacias sont présents, il faut un peu de chance, la fleur demande 19°C pour s’ouvrir et de l’eau pour avoir du nectar. En cas de beau soleil avec vent accompagné de nuits froides, les fleurs restent désespérément fermées. De même, si la chaleur est là, mais que la sécheresse l’accompagne, les fleurs sont grandes ouvertes, mais sans nectar… Le miel d’acacia est souvent aléatoire dans nos régions, en Hongrie grand producteur de ce miel, la sélection a permis de disposer d’acacias donnant des floraisons tardives. On croise les doigts pour que la miellée soit au rendez-vous.
Attention aux éventuels risques de froid, à la période des "Saints de Glace" (11-12-13 mai) qui peuvent survenir bien avant la douceur de mai.

Dans la ruche
Les butineuses s’activent de fleurs en fleurs pour récolter le pollen et le nectar qu’elles stockent en abondance. La population s’accroît désormais rapidement. La nourriture est en abondance, la reine pond abondamment. Les cadres remplis de couvain sont en augmentation tout comme ceux de nectar. La pose de hausse est le moyen de libérer de la place !
À ce moment de l’année, l’équilibre de la ruche est à surveiller. L’accroissement important du nombre d’abeilles, corrélé à une diminution du tonus de la reine peut entraîner l’essaimage. Rappelons ici que même si une reine peut atteindre l’âge de 6 ans, sauf exception, dès la seconde année de sa pleine ponte, le nombre d’oeufs pondus par jour dépasse à peine la moitié de ce qu’elle pondait l’année précédente.

Au rucher
L’apiculteur poursuit ses efforts pour capturer les reines de frelons asiatiques.

Précéder l'essaimage : Différents facteurs peuvent conduire à l’essaimage : l’âge de la reine, les miellés, la météo, la lignée d’abeilles… « l’un des signes prémonitoires de l’essaimage est l’inversion de la surface de couvain ouvert par rapport à celle de couvain fermé ». Quand il y a plus d’abeilles jeunes dans la ruche que d’abeilles en butinage à l’extérieur, la ruche peut se désorganiser conduisant à l’essaimage.
L’apiculteur ne prévient pas l’essaimage, il le précède en créant des essaims artificiels.

Pose de ruchettes pièges : Des ruchettes pièges peuvent être placées à quelques mètres du rucher et un peu en hauteur. Un bon coup de chalumeau pour réveiller les odeurs de colonie et quelques vieux cadres seront les compléments indispensables à l’inévitable attire essaims. Si on ne prend pas d’essaim, au moins aura-t-on le plaisir d’y trouver de la teigne qui fera le bonheur des pêcheurs.

Installation des hausses :
C’est le moment de poser les hausses, en mai si les colonies sont au taquet et les floraisons surabondantes (colza en particulier). Ces hausses accueillent l’excédent de miel produit par une surabondance de butineuses. Ce qui veut donc dire que la hausse se pose lorsque le corps est totalement occupé où que les abeilles y stockent du miel, ce qui est à éviter le plus possible.

Récolte du pollen : La récolte du pollen est une opération délicate pour différentes raisons :
• Aliment de la ruche, il doit être prélevé raisonnablement sous peine de diminution de ponte de la reine voire de carence pouvant entraîner l’apparition de loque
• Les pelotes de pollen sont fragiles, elles doivent être prélevées très régulièrement dans la trappe à pollen
• Pour être conservé, le pollen doit être séché dans les règles de l’art.
Cette récolte se pratique à l’aide de trappes à pollen.

Récolte de la propolis : La récolte de la propolis est une opération simple qui assurera à l’apiculteur confirmé même débutant, une petite quantité de ce précieux antioxydants et antimicrobiens. Il pourra utiliser en décoction pour son usage personnel ou qu’il incorporera dans le nourrissement des colonies.
Elle se pratique à l’aide d’une grille placée en haut des cadres. Les abeilles colmateront les trous qui la composent, il ne restera alors plus qu’à la mettre en congélateur pour détacher facilement les morceaux de cette gomme.



Le travail de l'apiculteur en

Avril

À la faveur d’un mois de mars très arrosé, les floraisons vont bon train. Depuis plusieurs semaines, le romarin et le colza sont en fleur. Les visites de printemps battent leur plein entre 2 journées fraiches. L’apiculteur stimule les colonies par un nourrissement léger. Geste prévention ! Le mois d’avril est la période idéale pour piéger les fondatrices frelons asiatiques.

Dans la ruche
Les floraisons et le réchauffement tirent l’abeille hors de la ruche. Les allers-retours s’accentuent. La reine s’est mise à pondre abondamment, le couvain se développe rapidement occupant les cadres centraux de la ruche. Bref, tout le monde s’active !

Au rucher
La visite de printemps s'effectue fin mars/début avril lorsque la température est supérieure à 15°C. Cela est variable en fonction des températures et du niveau de fleurissement de l’environnement.
De l’observation, il tire les enseignements qui conviennent pour la gestion de chaque ruche au cours des mois à venir. Avril est un mois actif pour l’apiculteur. Une large palette d’opérations est possible au cours du mois : faire construire des cadres cirés, diviser une ruche en deux, récupérer des cadres de couvain et de réserve pour les nouveaux essaims, récupérer des essaims naturels, éventuellement mettre des hausses et faire une première récolte.
Les entrées de ruche métalliques ou plastiques seront enlevées pour faciliter les allées et venues des butineuses. Les abeilles ont besoin d'eau, s'il n'y en a pas à proximité de votre rucher, veillez à ce qu’un abreuvoir soit toujours rempli. En Avril, les essaimages sont courants. Peut-être aurez-vous la chance de voir se poser un essaim à récolter.
Contrôler la fièvre d'essaimage
Chaque jour de chaleur, entre midi et 14 h, surveillez l’animation devant vos ruches. Les essaims sortent toujours en milieu de journée. S’il y a plusieurs jours de pluie et de froid, il est fréquent de voir les essaims sortir le premier jour ensoleillé qui suit.
Lorsque les populations sont très fortes, jusqu’à 8 cadres de couvain, sur le colza par exemple (fin avril), le risque d’essaimage est majeur. Un coup de froid bloque la ponte de la reine et les conditions sont rapidement réunies.
En effet, que la surface du couvain fermé devienne supérieure à celle du couvain ouvert et le nombre des nourrices disponibles devient brusquement plus important que celui des larves à nourrir. Les abeilles suralimentent certaines larves et en font des reines. Cet indicateur est à bien comprendre, car cette inversion, couvain ouvert/couvain fermé, sur une forte colonie annonce l’essaimage prochain.
Dès l’apparition de cellules de reines operculées, il faut faire de l’essaimage artificiel. Chaque cadre contenant des cellules de reines est mis dans une ruchette avec un autre cadre de couvain et un cadre de miel, le tout couvert d’abeilles. Ces cadres peuvent être pris dans d’autres ruches. On complétera de cadres bâtis. L’essaim réussit d’autant mieux que le nombre des abeilles emportées est important.
Si on fait cette manoeuvre pour stopper le risque d’essaimage sur une très forte colonie qui n’a pas encore produit de cellules de reines, on prend un cadre de couvain avec des cellules pris dans une autre ruche (sans ses abeilles), on ne prendra que deux cadres de couvain fermé (le plus possible) avec leurs abeilles dessus dans la ruche à affaiblir, mais on brossera des abeilles situées sur trois cadres de couvain, on saigne ainsi la colonie en la privant d’une partie de ses nourrices.
Un essaim artificiel sera nourri en continu et devra atteindre 5 cadres en fin de saison, il sera prêt pour passer l’hiver et servir pour des réunions l’année prochaine.
Pour l’élevage des reines, il est important de stimuler les colonies souches et éleveuses. Des sirops appropriés permettront d’apporter un surcroît de protéines pour stimuler la ponte de la reine et la production de gelée royale chez les abeilles nourrices. Là encore, la surveillance des colonies s’impose car il serait dommageable qu’une stimulation intempestive produise des essaimages alors que ce qui est visé est d’en atteindre la limite pour réunir les meilleures conditions de l’élevage artificiel.
Le piégeage des fondatrices
Reparlons une fois encore du piégeage de la reine du frelon asiatique, la fondatrice. C’est la pleine saison



Le travail de l'apiculteur en

Mars

Après un mois de février particulièrement doux avec une reprise de ponte dans la plupart des régions, les apiculteurs doivent avoir la plus grande vigilance sur les réserves de leurs colonies. Des périodes de fraîcheurs ne sont pas encore exclues en ce mois de mars. En parallèle du travail au rucher et pour limiter l’impact du frelon asiatique, c’est le moment de poser les pièges pour les fondatrices.

Dans la ruche
La grappe commence à se disloquer sous l’effet de la chaleur croissante. La reine va accroître sa ponte et les abeilles se mettre à élever le couvain. Les beaux jours, elles reprennent leurs vols à la recherche du pollen nécessaire à l’alimentation des futures abeilles.
Lors de la visite de printemps, le couvain occupera plusieurs cadres si le développement se fait correctement. Les premiers pollens sont arrivés, si la ponte de la reine est repartie depuis longtemps la quantité de pollen requise pour la croissance démographique de la colonie est impressionnante. Si une forte miellée apparaît lors de la floraison du saule Marsault, c’est l’indicateur d’une année à essaimage.

Au rucher
En mars, restons prudents, car des températures bien basses peuvent encore se produire. Pour toute visite ou ouverture de ruche, il faudra attendre que la saison se stabilise, que la température minimum de 12 à 15 degrés se soit installée depuis plusieurs jours : le couvain, lui, craint le froid.

Vérifier les réserves :
Il convient, pour le moins, que l’apiculteur soupèse ses ruches pour tenter d’estimer les réserves : ruche facile à soulever égal danger immédiat, nourrissement immédiat avec du sirop. Certains sont contraints de nourrir massivement lorsque par exemple le rucher est distant ; ce n’est pas l’idéal, si vous pouvez vous rendre facilement sur place, il est préférable de suivre la progression estimée de l’élevage.
Là, le nourrissement liquide, a un double objectif : de sauvetage d’abord, si la ruche est à court de réserve, et de stimulation, car il s’agit aussi de relancer le développement de la colonie : la reine pond, il faut nourrir les larves et le but est bien d’amener la ruchée à une population la plus fournie possible, pour la miellée principale. Il faut du monde pour « faire du miel ».

Si de beaux jours se succèdent, le changement des plateaux de sol est à faire. À deux, c’est le plus commode, après un bon enfumage sur l’entrée (5 coups de soufflet au trou de vol d’une fumée abondante). On décolle le plateau de sol au lève-cadres, on soulève le corps et l’aide glisse le plateau de sol nouveau. On cale l’ensemble de façon à ce que les nourrisseurs puissent être de niveau. On notera l’état de propreté ou de saleté du plateau, c’est un indicateur de l’état de la colonie, de sa capacité de nettoyage et de son volume, cela permet de voir également si un prédateur s’y est introduit. Une surabondance de pailles, restes d’abeilles mortes, noyaux, font craindre la visite de lézards, musaraignes qui auront consommé des abeilles, les réserves de miel. Les rayons seront très abîmés et si la colonie est encore en vie, sans doute très amoindrie, il faudra équiper la ruche en rayons neufs, sans doute prévoir de réunir la colonie, mais sûrement de la nourrir comme un essaim. Le plateau de sol enlevé, les observations notées sur le carnet, on procède au nettoyage du plateau.
On gratte au lève-cadres les saletés, la boue éventuelle, on passe au chalumeau portable ce plateau pour le désinfecter, on chauffe au point de voir les déchets de propolis bouillir et la cire s’enflammer. Le bois doit brunir.
Les plateaux faits en grillage galvanisé et /ou avec des montants en plastiques seront brossés dans un bac avec de la Javel moussante (un berlingot pur pour 4,75 l d’eau). On laisse le plateau sécher, sans le rincer, le temps de faire un autre changement. En cas de loque traitée l’année antérieure, le plateau de sol doit tremper une demi-heure. On passe au chalumeau le lève-cadres. Jamais on n’imagine à quel point la prévention des maladies est un impératif aujourd’hui du fait des fragilités introduites par le varroa. La transmission la plus visible est celle des mycoses et des loques.

Le bon emplacement pour votre rucher : Changer de lieu si besoin, c’est le moment… Le transport des ruches à ce moment de l’année se fait sans risque. Donc sans précaution particulière. À faire la nuit tombée. Si vous devez changer d’emplacement, choisir un nouveau lieu, cherchez le proche de sources mellifères (800 m à la ronde au maximum), à l’abri de l’humidité, mais proche d’un point d’eau (200 à 500 m), à l’abri des vents dominants et ensoleillé. Ces conditions idéales sont favorables au développement des colonies et à la production de miel.
À plus de 800 m des zones de production de nectar, les butineuses rentrent en ayant consommé l’essentiel de leur récolte et elles sont fatiguées, l’eau est indispensable pour élever le couvain, et l’humidité qui refroidit les colonies est le pire ennemi des abeilles. Les abeilles ne craignent pas le plein soleil, mais les ruches situées dans des emplacement recevant un ensoleillement maximal en été devront être scrupuleusement isolées.
Le propriétaire que vous pouvez connaître ou trouver à partir du cadastre, s’il accepte votre proposition, sera confirmé par écrit de son accord en un courrier de remerciement, dont vous garderez une copie. Vous ne manquerez pas de lui préciser dans cette lettre qu’en cas de vente de son terrain ou de son souhait de vous voir partir, vous lui demandez un délai fixé d’un commun accord. Il est de tradition de payer une location par ruche, qui peut être de l’ordre d’un pot de miel par an.

Le plaisir d'élever des reines : L’élevage de reines, pour l’amateur qui possède ne serait-ce que 6 ruches, est non seulement un plaisir mais une forme de conduite du rucher qui optimise son cheptel. Nous suggérons aux apprentis d’adopter la simplicité, car la jeunesse des reines est d’importance très supérieure à la qualité de leur lignée et même de leur race. La qualité de la conduite de l’élevage est un facteur déterminant pour le professionnel ; mais il est très secondaire pour l’amateur, son bénéfice essentiel : apprendre à élever des reines oblige à plus de rigueur dans la conduite du rucher. Sans aller jusqu’à reproduire des reines au hasard des colonies, on éliminera systématiquement les lignées malades. Et, années après années, l’éleveur apprendra à faire de la sélection.
Abreuvez vos colonies : Le début du printemps est le moment crucial que l’apiculteur ne doit pas rater, ses abreuvoirs doivent être prêts sinon ils risquent d’être ignorés tout le reste de la saison.

Frelons asiatiques : De février à mai, c’est la saison pour piéger les fondatrices, c’est-à-dire les reines des frelons asiatiques. « Le piégeage constitue une des deux actions prioritaires en matière de lutte contre le frelon asiatique ». Bien conduit, il est aujourd’hui le moyen le plus efficace de régulation de la population.



Le travail de l'apiculteur en

Février

Nous venons de vivre un mois de janvier bizarre, très froid au début et printanier sur la fin.
En février, après une longue période d’activité réduite, la reine peut, selon les régions, se remettre à pondre. Ç’est peut être le cas lorsque les températures ont brutalement augmenté dès la fin janvier. C’est une période sensible au rucher. Il convient de vérifier l’état du candi « de précaution », prévoir de nourrir en cas de besoin et d’abreuver.
Avec la montée des températures, les premières fondatrices de frelon asiatique font leur apparition, c’est le moment de poser les pièges.

Dans la ruche
Au mois de février, il est temps que la colonie reprenne un peu d’essor. De jeunes abeilles vont bientôt naître et vont remplacer les anciennes, usées par la traversée de l’hiver. Elles vont produire la gelée royale nécessaire à la croissance des larves. À l’intérieur de la ruche, les abeilles sont encore en grappe, maintenant au chaud le couvain. Quand la température extérieure augmente, la ruche se réchauffe et la grappe se défait. Quelques abeilles osent les premières sorties.
Dès les premiers vols de printemps, les abeilles porteuses d’eau se remettent à la tâche. Elles ramènent à la ruche l’eau nécessaire à la confection de la gelée royale et informent la colonie sur les emplacements des abreuvoirs. C’est le moment crucial que l’apiculteur ne doit pas rater, ses abreuvoirs doivent être prêts sinon ils risquent d’être ignorés tout le reste de la saison.
Nourrir est le leitmotiv de l’hiver. Si les réserves se sont montrées insuffisantes à l’automne, en février dans la ruche, il ne faut pas craindre de mettre du candi sur le trou du couvre-cadres ou directement sur la tête des cadres, là où sont les abeilles. A défaut, 1 kg de sucre en morceaux peut faire l’affaire. Les cristaux un peu trop gros, non dissous par l’humidité de la ruche, tomberont sur le plateau du sol. On en trouve une certaine quantité lors de la visite de printemps.
Le sirop, que l’on donnera, dès que le temps dépassera régulièrement les 13°C, servira à accélérer la ponte de la reine. En dessous de cette valeur, le sirop trop froid ne peut être pris par les abeilles qui tomberaient engourdies par le froid. Un indicateur, heure d’été = sirop, heure d’hiver = candi.

Au rucher :
En février, l’apiculteur observe les premiers mouvements. Il suit la météo et pense à la première visite dite « de printemps ». Selon la région, la visite se fera plus ou moins tard dans le mois de mars.
Attention, il ne faut pas pécher par impatience.
Du sel dans l’eau ?
Plusieurs études ( Bonoan et al, 2016) tendent à montrer que les eaux de pluies, les flaques mélangeant eau et purin, eau et urine voire même l’eau javellisée de piscine soient plus appétentes pour l’abeille que l’eau distillée. La raison ? l’apport en sels minéraux et notamment en sodium, calcium et magnésium. Pollens et nectars sont riches en potassium et en Oligo-éléments, mais le plus souvent relativement pauvre en calcium et en magnésium, et surtout en sodium. « Or, les fluides corporels de l’abeille sont proportionnellement plus riches en sodium qu’en potassium, ce qui reflète les besoins de l’insecte en ces deux éléments. Les abeilles tendent donc à se trouver chroniquement en déficit de sodium. Il en va de même, dans une moindre mesure, du calcium et du magnésium. Les abeilles chercheraient donc un complément dans les eaux de boissons. »
Pour maintenir ses abeilles en bonne santé, éviter les divagations et limiter les dépenses énergétiques des porteuses d’eau, il suffirait, d’après ces études, d’ajouter dans l’abreuvoir 5% de sel de cuisine !

Il faut terminer le nettoyage des abords et préparer les supports pour de nouvelles ruches. Le désherbage est à faire là où passe l’apiculteur, mais dans les zones de frelon asiatique, laisser monter les hautes herbes devant l’entrée, elles gênent le frelon et souvent, ils abandonnent les ruchers ainsi organisés. Faire des semis de graminées, qui seront de hautes herbes, au moment où les frelons asiatiques sont particulièrement présents, en juillet/août.

Surveiller le frelon asiatique : commencer le piégeage des fondatrices


Déplacer les ruches si besoin (dès que la température oscille autour des 10°)



Le travail de l'apiculteur en

Janvier

L’année 2024 commence sous la pluie mais l’hiver s’installe.
Une nouvelle année apicole commence, le froid et la neige sont parfois au rendez-vous.
Les jours vont commencer leur lente mais régulière croissance.

Dans la ruche :
La colonie continue à se protéger du froid et consomme ses réserves.
Pour ceux qui pèsent leur ruche tous les mois, on constate en pesée arrière d’environ 500 grammes à 1 kg de décroissance de poids par mois. Au cours de janvier, puis de février, cette décroissance va s’accélérant, il faut surveiller les pains de candi. Le couvain redémarre vers la mi-janvier, plus tard dans les zones plus froides, plus tôt dans le sud. L’allongement de l’ensoleillement, la lumière plus vive qui entre par le trou de vol stimule les abeilles, elles consomment les réserves de miel et de pollen, la gelée royale apparaît la reine reprend sa ponte.

Au rucher :
Pour l’apiculteur, le mois de janvier est généralement un des plus calme. On en profite pour effectuer des promenades de surveillance.
Par une belle journée, allez poser la paume de la main sur le fond du couvre-cadres nourrisseur. S’il est mince, vous pourrez sentir une certaine tiédeur. C’est le signe d’une colonie vigoureuse.

Coté nourrissement, placer des pains de candi, même si les ruches sont lourdes. Vous réservez les réserves de miel et pollen qui seront bien nécessaires en avril si la pluie ou le froid faisaient des leurs. La colonie en pleine croissance de couvain serait en manque de nourriture chaque fois que les butineuses ne pourraient sortir. Le candi protéiné sera pris comme les réserves de miel, il ne sera pas stocké.

C’est le temps de l’entretien des corps de ruche, des hausses. Nettoyage, peinture, imprégnation, selon les habitudes de chacun. Il n’y a pas de remède miracle, un produit de qualité pour assurer une bonne protection sur un bois de mauvaise qualité ne donne pas de résultat satisfaisant. Avec des bois de qualité, les ruches sont encore là ½ siècle plus tard ! Ne jamais lésiner sur la qualité des corps de ruche.

La désinfection des bois se fait avec un gros chalumeau, la buse pour souder les bandes d’étanchéité au goudron. Il faut chauffer fort, car les spores de loques résistent jusqu’à 140 °C, le bois doit bien brunir tant elles s’incrustent. Le propane chauffe bien plus que le butane, c’est à prendre en compte. Pour les plastiques, la désinfection se fera dans un bain de cristaux de soude à 10 % (carbonate de soude) bien chaud (70°c maxi). Puis un trempage dans un bain d’eau de javel 1 berlingot dans 4,75 l d’eau. Le plus difficile est de trouver un bac au format. Il est possible d’utiliser un bac à vendange dans lequel entrent les plateaux de sol Nicot.

La désinfection des gants se fait dans un bain d’eau et de chlore (5 l d’eau et 2 pastilles de javel ou de chlore). Le lève cadre sera passé à la flamme du chalumeau.
Les vêtements seront lavés en machine et désinfectés par trempage durant 1/2 heure dans une eau fortement javellisée, 1 litre pour 5 litres. Ce traitement devrait être fait une fois par mois en pleine saison. Le voile sera lavé à la main. Il faut bien se rappeler que les maladies ont d’abord pour origine les pratiques de l’apiculteur.



Le travail de l'apiculteur en

Décembre

Le mois de novembre a mis à l’épreuve nos colonies : tempêtes, fortes pluies, inondations, recrudescence des frelons… Décembre est maintenant le temps de l’hivernage.

Dans la ruche
Les abeilles se pelotonnent autour de leur reine. Elles se regroupent en grappe, de plus en plus serrée si la température extérieure diminue de façon à limiter les courants d’air et conserver la chaleur.
En décembre, la colonie dépense la plus grande partie de son temps à réguler la température à l’intérieur de la ruche. La ponte est inexistante et la population reste stable. L’activité de la colonie est au ralenti… L’hiver, lorsque la température extérieure est inférieure à 18°C, la température du nid en présence de couvain doit se maintenir vers 34°C. Sans couvain, les abeilles peuvent survivre avec une température minimale de 13°C au coeur de l’essaim.
Si durant le printemps et l’été les colonies sont très actives et donnent une récolte à la fin de la saison, en hiver, c’est le repos et le maître-mot est la paix. Cela ne veut pas dire laisser la ruche d’abeille sans surveillance, mais il faut y jeter un oeil de temps en temps : le toit, les parois… L’essentiel est de ne pas faire du bruit ou trop de mouvements pour ne pas brusquer les abeilles. Si on découvre un bon nombre d’abeilles mortes, il n’y a pas lieu de paniquer, c’est normal en cette période. La mort naturelle les touche en hiver et on peut compter dans les 3 000 morts en trois mois. Pour l’hygiène de la ruche, il est préférable mais non obligatoire de la débarrasser des cadavres au moyen d’un crochet.

Au rucher
L’apiculteur effectue des promenades de surveillance, renforce l’isolation, veille à ce que la ruche ne soit pas attaquée et reste vigilant sur les réserves.
Il est très important de ménager la tranquillité des abeilles : dérangées, elles s’agitent et consomment des provisions. Le stock doit rester conséquent et le plus longtemps possible. Il doit passer l’hiver, dont on ne peut supposer la durée et la rigueur. Ces réserves conditionnent l’état de la colonie, sa vigueur à la reprise de fin d’hiver. En cours de mauvaise saison, une « surconsommation » participerait à un encombrement intestinal, à un moment peu propice à la sortie d’hygiène.
Il est tard et nuisible de donner de la nourriture liquide par temps froid. Telle opération stimulerait la ponte, l’élevage de couvain et gaspillerait aussi les provisions. Vraiment, en cas d’absolue nécessité de « sauveté », il peut être envisagé de donner du candi : directement sur cadres, sous nourrisseur retourné, mais le risque demeure qu’il ne soit même pas utilisé (s’il fait trop froid pour la grappe). L’apiculteur avisé a su nantir son cheptel en tout début d’automne.
Une ruche qui souffre moins du froid et une ruche qui hiverne mieux. Restent quelques précautions : pour la ruche comme pour la maison, le gros de déperdition de chaleur se fait par le haut. Tentez donc un maximum de ‘’calorifugeage‘’ : coussin de paille, plaque polystyrène, morceaux de vieille couverture, carton ondulé, journaux… pourront être mis sous le toit. On profitera encore de l’occasion pour vérifier son étanchéité, s’assurer de sa stabilité et le lester : il ne s’agit pas qu’il s’envole ! Voyez aussi la grille d’entrée : elle doit résister aux assauts d’éventuels intrus.
Enfin, assurez-vous d’un maximum de précautions pour parer aux risques d’humidité : l’abeille y est encore plus sensible qu’au froid dont elle se défend mieux (en s’alimentant !).

Vous utiliserez quelques moments d’hiver pour parfaire au nettoyage de votre matériel, si ce n’est déjà fait ; les cadres de réserve seront passés en revue, grattés, réparés, re-cirés… Montez et cirez quelques cadres neufs qui vous seront utiles pour la saison prochaine et vous éviteront recherche et précipitation au moment opportun. Profitez de l’inactivité des abeilles pour entretenir les abords du rucher. Vous prendrez le temps pour aménager, débroussailler vos emplacements (sans mettre en route des moteurs !). Envisagez quelques plantations d’aromatiques ou plantes mellifères. Il est vrai que la production de miel nécessite des étendues, mais pour l’amateur, un petit terrain d’abord, apte à se développer seul ensuite, peut présenter un intérêt : thym, romarin, bourrache, sauge… Condimentaire ou de tisane… À votre convenance. Le but étant de diversifier les sources de nectar et de pollen.

Déclaration de vos ruches avant le 31 décembre

Tout apiculteur est tenu de déclarer chaque année entre le 1er septembre et le 31 décembre les colonies d’abeilles dont il est propriétaire ou détenteur, en précisant notamment leur nombre d’une part et leurs emplacements d’autre part. La déclaration est obligatoire dès la première colonie détenue. Cette déclaration concourt à une meilleure connaissance du cheptel apicole français et participe à sa gestion sanitaire, notamment face à la menace que
représente le parasite Aethina tumida. Elle permet également de mobiliser des aides européennes dans le cadre du Plan apicole européen permettant un soutien à la mise en oeuvre d’actions en faveur de la filière apicole française.



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