Le travail de l'apiculteur en

Octobre

En octobre dans la ruche, c’est la phase cruciale : la préparation à l’hivernage. Les températures chutent progressivement, les jours raccourcissent et la végétation profite de ses derniers éclats. Les abeilles butinent encore le lierre, la ravenelle, le trèfle ou la sarriette, mais la saison touche à sa fin. Bientôt, les premières gelées. C’est une période déterminante où chaque colonie s’organise pour affronter l’hiver, tandis que l’apiculteur veille attentivement à mettre en place toutes les conditions favorables au bien-être et à la survie de ses abeilles.

Dans la ruche
La reine réduit fortement sa ponte, parfois jusqu’à s’interrompre complètement. Il y a un ralentissement marqué. Les derniers cadres de couvain se ferment. Cette stratégie permet d’économiser les ressources en miel et en pollen, devenues précieuses. Les abeilles commencent à puiser dans leurs provisions stockées durant l’été, tout en restant vigilantes face aux pillages et aux frelons encore actifs.
À mesure que les températures chutent, les abeilles se rassemblent en grappe compacte autour de la reine et du couvain restant. Ce regroupement, véritable coeur battant de la colonie, permet de maintenir une chaleur interne stable, autour de 27 à 35 °C au coeur et 6 à 12°C en périphérie. Les abeilles d’hiver, dotées d’un corps gras développé par la vitellogénine, assurent ce travail de thermorégulation. Leur mission est cruciale : protéger la reine, économiser l’énergie et garantir la survie de la colonie jusqu’au printemps. Les réserves de miel constituent alors leur seule assurance-vie.

Au rucher
Vérifier les réserves alimentaires :
Dans la ruche une colonie doit disposer d’au moins 15 à 20 kg de miel operculé pour passer l’hiver dans de bonnes conditions (source : Institut de l’abeille – ITSAP). Cette valeur correspond à la consommation moyenne d’une colonie de taille standard entre octobre et mars. En cas de manque, l’apiculteur peut compléter avec du sirop lourd (70 % sucre, 30 % eau), distribué en plusieurs apports de 2 à 3 litres, espacés d’une semaine environ, avant la baisse des températures En effet, en deçà de 10-14°C, ce sirop devient difficile à transformer par les abeilles. Elles risquent de le stocker mal operculé, provoquant de l’humidité et des fermentations. Si ces températures sont atteintes en octobre préférez l’apport de candi, voire un candi protéiné. Ce dernier permet d’assurer la production d’abeilles d’hiver robustes, mieux armées pour traverser la saison froide et relancer la colonie au printemps.

Contrôler l’état sanitaire et le varroa :
Le varroa destructor reste l’ennemi principal en automne. Sans traitement, une infestation peut réduire la population d’abeilles d’hiver de 30 à 50 %, à cause des nombreux virus qu’ils transmettent : ailes déformées, etc, compromettant ainsi l’hivernage.
Pour ceux qui utilisent des lanières, les retirer et les gratter (les griffer d’un coup de cutter) pour relancer le dégagement des produit chimiques, les replacer dans le couvain et prévoir de les enlever suivant les recommandations du vétérinaire
L’apiculteur doit hiverner les colonies dans un excellent état sanitaire.

Réduire les entrées et protéger la colonie :
La pression du frelon asiatique (Vespa velutina) reste très forte jusqu’aux premières gelées. Chaque individu peut capturer en moyenne 30 abeilles par jour, ce qui affaiblit lourdement les colonies et cause un stress important. Les portes anti-frelons, les muselières et autres pièges sont donc indispensables en octobre. Les portes anti-frelon, même si, elles ne sont pas infaillibles, jouent un double rôle : freiner les attaques du frelon et empêcher l’intrusion d’autres envahisseurs comme les mulots. Ces entrées réduites limitent aussi les risques de pillage.

Optimiser l’isolation et gérer l’humidité :
La gestion de l’humidité dans une ruche est un enjeu crucial pour la santé des abeilles. Deux approches principales coexistent : la méthode classique, qui privilégie l’aération pour évacuer l’humidité, et la méthode dite « ruche basse consommation », qui mise sur l’isolation pour limiter la condensation tout en acceptant une humidité relative plus élevée. Cette humidité régulée par les abeilles joue un rôle positif : elle maintient l’élasticité de la cire, facilite la bonne conservation du miel, favorise un développement optimal du couvain et, selon certaines études récentes, pourrait aussi limiter partiellement la reproduction du varroa en réduisant son taux de survie dans des conditions très humides
Dans les deux cas, l’équilibre est clé : trop d’humidité ou trop de sécheresse sont néfastes. Les abeilles tolèrent mieux une humidité relative élevée (jusqu’à 80-90%) si elle est stable et sans condensation.

Ranger et préparer le matériel :
L’automne est aussi la saison de la préparation. Les cadres vides et les hausses doivent être stockés à l’abri des fausses-teignes, qui peuvent détruire un cadre en quelques semaines. Les hausses et extracteurs doivent être nettoyés soigneusement, car les résidus de miel attirent moisissures et rongeurs. L’idéal est de stocker les hausses sous un auvent en favorisant une ventilation haute et basse.
Les cires gaufrées se conservent mieux dans un endroit sec et hermétique, à l’abri des insectes xylophages.

Observer sans déranger :
En octobre, l’ouverture de la ruche refroidit la grappe et peut coûter plusieurs centaines d’abeilles par visite. L’apiculteur privilégie donc l’observation externe. Un vol d’abeilles régulier par temps doux (10–15 °C) indique une colonie active et saine. Au contraire, une absence totale d’activité peut révéler une colonie morte ou très affaiblie. L’écoute reste aussi un bon indicateur : un bruissement uniforme signale une colonie équilibrée, tandis qu’un bruit faible et irrégulier peut indiquer une reine absente.

Les plantes mellifères d’octobre :
Même si les ressources se raréfient, certaines plantes jouent encore un rôle majeur pour soutenir les colonies. Le lierre constitue la principale ressource nectarifère et pollinifère de l’automne. Son nectar riche en sucres et son pollen gras sont essentiels à la constitution des abeilles d’hiver. Dans certaines régions, la bruyère callune, le trèfle blanc de repousse, certaines astéracées ou encore l’inule visqueuse tardives apportent des compléments non négligeables. Ces apports permettent de stimuler la ponte résiduelle et d’améliorer les réserves protéiques. Leur présence dans l’environnement proche du rucher conditionne directement la vitalité et la longévité des colonies pendant l’hivernage.



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Septembre

Septembre est une période de transition. Après un mois d’août particulièrement sec et chaud, selon les régions, l’apiculteur peut en être à des stades très différents. Tandis que certains font une dernière récolte, d’autres peuvent faire leur mise en pot et/ou préparer l’hiver et la saison suivante. L’objectif reste clair : assurer la survie hivernale et garantir un printemps vigoureux. Trois priorités guident l’apiculteur : état sanitaire, réserves suffisantes et lutte contre le frelon asiatique.

Dans la ruche :
En septembre, les ressources mellifères diminuent. Le lierre, les asters ainsi que la bruyère callune constituent les dernières grandes sources de nectar et de pollen. Le raccourcissement des jours et la baisse d’ensoleillement réduisent la durée des vols. Par conséquent, les butineuses sortent moins longtemps et concentrent leurs efforts sur le stockage des réserves. Les colonies adaptent leur activité pour consolider ce qui reste.
La reine réduit progressivement sa ponte. La colonie produit une nouvelle génération d’abeilles dites « d’hiver » ou abeilles diutinus (qui dure longtemps). Contrairement aux abeilles d’été, leur longévité est de 4 à 6 mois. Elles ne vivent pas plus longtemps parce qu’elles travaillent moins, mais parce que leur physiologie est particulière : elles accumulent des réserves protéiques dans leur corps gras, ce qui leur permet de survivre à la disette hivernale et de maintenir la grappe. La qualité et l’abondance du pollen disponible influencent, donc directement leur vigueur.

Au rucher :
Faire la visite générale d'automne.
C’est un inventaire, un état des lieux qui vise à constater, éventuellement cadre par cadre, l’état sanitaire de la colonie, ce que le couvain peut renseigner ; la situation des réserves, tant en pollen qu’en miel. Un hivernage réussi dépend de réserves suffisantes. On estime qu’une colonie doit disposer de 15 à 20 kg de miel pour passer l’hiver. L’apiculteur évalue le poids de la ruche et complète si besoin avec du sirop lourd (70 % sucre – 30 % eau). Ce nourrissement doit être effectué tôt, afin d’éviter que les abeilles d’hiver s’épuisent dans des activités de transformation du sirop. Si les apports naturels en pollen sont insuffisants, il peut également distribuer des substituts protéinés. Ces compléments favorisent le développement du corps gras des abeilles, renforcent leur résistance face au varroa et améliorent leur longévité hivernale.

Lutter contre le varroa

Septembre marque souvent la dernière fenêtre pour agir contre le varroa. Plus qu’une question de calendrier, c’est surtout la fin de la dernière récolte qui détermine le moment d’intervenir. Dès celle-ci effectuée, les traitements acaricides disposant d’une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) doivent être appliqués sans délai.
Un suivi précis du niveau d’infestation reste indispensable : comptage des chutes naturelles, test au sucre glace ou au CO₂. L’efficacité du traitement conditionne directement la santé et la survie des abeilles d’hiver, qui doivent impérativement être préservées de la pression parasitaire.
Lutter contre le frelon asiatique
Cette année, dans certaines régions, la pression du frelon asiatique a commencé très tôt, accentuant la prédation sur les colonies. Le stress provoqué par ces attaques réduit l’activité de butinage. Il limite, donc, le stockage des réserves et fragilise la colonie en fin d’hiver.
Selon le niveau de présence observé autour du rucher, une stratégie intégrée est recommandée :
• Muselières pour limiter l’accès direct au trou de vol ;
• Harpes électriques efficaces pour neutraliser les frelons adultes ;
• Piégeage sélectif avec appâts adaptés pour éviter les captures d’insectes non ciblés.
L’association de ces méthodes permet de réduire significativement la pression et d’améliorer les chances de survie des colonies à l’hivernage. Toutefois, la meilleure solution reste, bien évidemment, la destruction de nid (réalisée par un professionnel).

Réorganiser, resserrer les colonies
En septembre, l’apiculteur réduit l’espace disponible dans la ruche afin de limiter le refroidissement et de concentrer la colonie. Les hausses et cadres vides doivent être retirés, et une partition peut être placée si nécessaire.
Par ailleurs, les colonies trop faibles peuvent être réunies afin d’augmenter leurs chances de survie durant l’hiver.

Rétrécir les entrées pour éviter le pillage
Noter les détails des traitements et nourrissement dans le registre d'élevage



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Aout

Au mois d’août, si les conditions météo se maintiennent, chaleur et sécheresse couperont court à la disponibilité des ressources jusqu’au mois prochain. Il est important de visiter les colonies pour vérifier si elles doivent être protégées du soleil et surveiller les réserves. C’est également le moment pour commencer les traitements contre Varroa. La pression du frelon asiatique risque également de s’accentuer, si c’est le cas, c’est le bon moment pour installer les muselières et les pièges.

Dans la ruche
La population de la ruche a commencé à décroître et la récolte a privé la ruche d’une part importante de ses réserves. Les floraisons abondantes sont terminées. Il reste cependant encore le tournesol. Moins de ressources, c’est un changement d’organisation dans la ruche. Les mâles vont être expulsés.
Pour un bon hivernage, il est important que des abeilles jeunes soient en nombre important d’ici la fin de l’été.

Au rucher

Ayant récolté au plus tard à la mi-août, l’apiculteur doit maintenant préparer la ruche à l’hivernage. Deux mesures sont à prendre dans ce sens :
Traiter contre le varroa : L’apiculteur procède au traitement anti-varroa pour réduire le taux de varroa dans la ruche à un niveau tel qu’il devient supportable sachant qu’il ne serait pas possible de l’éradiquer totalement. Une fois la récolte effectuée, l’apiculteur commencera à nettoyer ses hausses vides, les accessoires et outils (pour éviter la contamination si la colonie est malade).
Renforcer les réserves : Pour renforcer les réserves, l’apiculteur procède au nourrissement en utilisant un sirop à forte concentration en sucre. Les abeilles stockent le sirop et reconstituent les réserves dont elles auront besoin pour passer l’hiver.
Le léchage des hausses : Pourquoi donner les hausses à lécher aux abeilles ?
Le léchage des cadres consiste, comme son nom l’indique, à « lécher » les résidus de miel présents sur les hausses et les cadres extraits, afin qu'ils soient entièrement vides avant d’être stockés, puis réutilisés. Cela permet d'obtenir des cadres secs qui se conserveront mieux pendant l'hiver. Le léchage du miel résiduel évite le problème de la fermentation des cadres de hausse et ce faisant, les oeufs et petites larves de fausse teigne sont aussi éliminés avant le stockage hivernal.

- La première méthode, la plus simple en apparence, consiste à laisser les cadres à lécher dehors, à l'air libre, et laisser les abeilles se charger du nettoyage. Cependant, beaucoup d’apiculteurs préfère éviter cette méthode car elle peut provoquer du pillage. Dans le cas des hausses mises à lécher en plein air, les butineuses de tous les ruchers du secteur s’infestent par contact, puis ramènent à leurs ruches le miel ingéré pour le stocker en réserve. Les contaminants du miel se dispersent alors au sein de la colonie d’origine. Les contaminations possibles sont : Transmission du varroa, et avec lui les nombreux virus dont il est le vecteur.
Contact des pillardes avec les bactéries et spores présentes sur les rayons et les abeilles, comme les agents de la loque américaine et européenne, nosémose, scosphérose.
Contact possible avec des espèces invasives présentes sur les rayons (Aethina tumida) et sur les abeilles (Tropilaelaps sp.). Ingestion de bactéries pathogènes : Nosema sp., Ascosphéra apis.

- Une seconde méthode consiste à faire lécher les cadres de ruches dans une hausse, sur la ruche, au-dessus d’un nourrisseur couvre-cadre. Cela permet de récolter les déchets de cire sans qu’ils ne tombent dans le fond de la ruche. Donner les cadres à lécher à des ruches fortes pour éviter les tentations de pillage. Donner les cadres à lécher à une ruche faible peut conduire à un pillage de cette ruche, parfois violent avec une forte mortalité d'abeilles.
Ne pas laisser les hausses à lécher plus de 48h sur les ruches, sans quoi elles pourraient les regarnir en miel ou bien attaquer la cire.
Le léchage des hausses est une pratique courante mais pas obligatoire, il est possible également de placer les cadres 48h au congélateur avant de les stocker minutieusement. Dans le cas d'une exploitation apicole de taille importante, on opte souvent pour le placement des hausses en chambre froide après l’extraction.



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Juillet

Dans la ruche
En ce début de mois, Les abeilles vivent au rythme des floraisons, passé le solstice de la Saint-Jean (24 juin), les jours ont commencé à diminuer et la ruche va suivre le mouvement des jours. Pour les butineuses, l’arrière-saison sera l’occasion de peaufiner les récoltes pour l’hiver en pollens et en nectars.
Les journées longues et chaudes voient les allers-retours incessants des butineuses. De 6 heures du matin à 9 heures du soir, cela fait 15 heures d’activités. De quoi remplir les hausses si les floraisons sont là. De nouvelles fleurs comme la bourrache et la phacélie sont très appréciées des abeilles. La luzerne et le tournesol sont aussi en fleur selon le calendrier des agriculteurs. Le miel de tournesol est la première production de miel en France.

Au rucher
Si ce n’est déjà fait, le mois de juillet sera celui de la récolte. Pour en décider, il vérifie d’abord que les cadres de hausse sont remplis et operculés. Le miel non operculé ne dispose pas du faible degré d’humidité nécessaire à sa conservation une fois extrait.
Ensuite, l’apiculteur prépare sa récolte en plaçant un chasse-abeilles entre la ruche et la hausse la veille de la récolte. Ainsi, le jour de la récolte, il restera peu d’abeilles dans la hausse. Poser les hausses sur le flanc sur la ruche et brosser chacun des cadres, les poser dans une hausse vide ou dans une caisse à récolte. La recouvrir d'une toile lestée pour éviter les retours d'abeilles.
Éviter d'enfumer les hausses, le miel prendrait un goût de fumée, ce n'est pas encore la mode du miel boisé...
Après l’extraction, il pourra remettre les cadres dans leur hausse afin que les abeilles les lèchent et récupèrent le miel restant.
L’extraction se fera dans un lieu propre (cuisine, buanderie, ou miellerie collective…), au sol lessivable. Le miel sera mis dans un maturateur pendant une semaine à partir de là, la mise en pots sera faite dans un délai plus ou moins long selon le temps disponible. Selon la nature des sucres présents dans le miel on observe des cristallisations dès le 4e jour (colza) voire très tardivement (châtaignier) ou jamais (acacia). Mettre en pots rapidement permet aussi de conserver le maximum de saveurs ; les parfums des miels sont fragiles. Choisir des pots en verre conserve au miel son rang de produit de qualité voire de luxe.
Le suivi des colonies
Après cette dernière récolte, il est bon de noter l’état des colonies. Trois critères peuvent suffire :
- L’état sanitaire se vérifie par la qualité du couvain, régulier, serré, non mycosé, abondant. Signes d’une bonne reine et d’une colonie en bon état démographique entre les diverses catégories d’abeilles, nourrices et butineuses.
- Ensuite par le nombre des abeilles et un comportement « normal ».
- L’importance des récoltes faites et le corollaire des réserves disponibles dans les corps.
Une bonne odeur ne gâte rien, une odeur inconnue ou désagréable doit attirer immédiatement l’attention.
Un couvain dont de nombreuses cellules ne sont pas operculées, laissant une larve visible finissant par mourir, doit attirer l’attention sur l’infestation par le varroa. De même des abeilles aux ailes atrophiées sont le signe de maladies induites par le varroa.
Pour les essaims artificiels, le point de repère est qu’ils soient sur 4 cadres en juillet pour atteindre 5 cadres fin septembre. Ce point est à retenir absolument. Une fois la récolte terminée, l’apiculteur peut faire le premier traitement anti-varroa. Par exemple, des lanières anti-varroa sont placées de chaque côté du couvain. Elles y resteront quelques semaines. Demandez conseils à votre GDSA ! Transhumer les ruches : comme les ressources en nourriture s'appauvrissent, il est toujours possible de transhumer les ruches là où les floraisons sont plus tardives.



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Juin

Ce mois de juin représente la fin du printemps et le début de l’été.
La météo du mois de mai a engendré beaucoup d’essaimage.
Face à cette situation, il est impératif de surveiller les réserves dans les ruches.
La lutte contre le frelon asiatique, doit se poursuivre activement.

Dans la ruche
Jusqu’au 21 juin, la reine pond abondamment dans la ruche. À partir du solstice, le manque de pollen et de nectar entraîne une diminution de la ponte et 21 jours plus tard, le 14 juillet, les naissances sont plus abondantes que les oeufs pondus. Jusqu’à la mi-juillet, les abeilles continuent de bâtir. En effet, la construction est le fait des cirières ; c’est-à-dire des abeilles qui ont atteint environ 12 jours d’âge. Cette production dure moins d’une semaine. Cette très courte fonction cirière chez l’abeille donne lieu à la construction des rayons dans la mesure où le nombre de cirières est important et que nectar et pollen rentrent en abondance. Le solstice marque donc un vrai changement de saison pour les abeilles.
Le calendrier de vie des abeilles est crucial dans le développement de vos colonies. Il faut bien avoir à l’esprit que les abeilles présentes au trou de vol en juin sont issues des oeufs pondus en avril. Pour avoir des colonies fortes en fin d’été, c’est donc au mois de juin que tout se joue ! Un manque de nourriture en cette saison peut donc avoir d’importantes répercussions sur l’hivernage. Surveillez donc les miellées et les réserves.

Au rucher
L’apiculteur pourra profiter de l’activité des cirières pour faire construire des cadres. C’est le dernier mois pour la construction des rayons et il est important de poursuivre leur renouvellement. Il en profitera alors pour jeter un oeil au couvain – reste-t-il abondant ? – et à la santé de la ruche – y a-t-il des signes de maladies, en particulier de varroa ? En cas de faiblesse du couvain, il pourra nourrir afin de stimuler la ponte de la reine (cela peut être le cas d’un essaim récupéré il y a peu). Cela permet de maintenir la dynamique de la ponte de la reine, c'est essentiel.
Agrandir et aérer : le soir les abeilles "font la barbe", elles s'agglutinent en paquet sous le plateau de sol. C'est le signe que la colonie est trop populeuse (dans ce cas il faut ajouter une hausse) ou que la ruche est trop chaude (dans ce cas il faut mettre un fond de ruche aéré).
Prendre soin des essaims artificiels qui doivent progresser régulièrement d'un cadre supplémentaire par mois

Juin, mois des transhumances
Pour certains apiculteurs, juin est un mois de transhumance. Après l’acacia, le tilleul puis la lavande sont deux gros fournisseurs de miel de qualité. L’apiculteur pourra profiter de ces floraisons en déplaçant ses ruches et en veillant à mettre des hausses nouvelles afin de recueillir un miel mono-floral. Les colonies seront introduites seulement lorsque 10 à 20% des fleurs sont ouvertes afin que les abeilles soient immédiatement attirées dans les cultures à polliniser et ne soient pas tentées de se tourner vers une source plus attractive. L’apiculture, si elle a quelques grandes règles de base, n’est pas pour autant science exacte ou pour le moins régulière. L’année apicole doit se ‘’ personnaliser ‘’ par l’observation de la ruchée, la connaissance de son environnement, des conditions et prévisions météo, et des options de l’apiculteur. L’apiculteur surveillera l’essaimage qui peut encore se produire.

Quelles sont les plantes mellifères au mois de juin ?
Le tilleul : procure un miel délicat. Sa floraison prend le relais de celle de l’acacia. C’est un arbre plus majestueux que ce dernier. Il rivalise avec le chêne en la matière, ce qui n’avait pas échappé aux anciens. Le tilleul est abondamment consommé en tisane pour ses vertus sédatives. Au mois de juillet, les abeilles ne se contentent pas de visiter le fond des corolles, elles récoltent également le miellat, produit par les pucerons se développant sur le feuillage dont ils ponctionnent la sève. Le miel de Tilleul peut entrer dans la composition poly-florale du miel de forêt ou faire l’objet d’un miel mono-floral. Dans ce cas, il est ambré-clair et prend, à l’état solide (cristallisation courte à longue), une teinte jaune plus ou moins sombre dont la granulation est moyenne.
La lavande : est le symbole de la Provence. Ces champs inspirent les peintres et les abeilles ! Elle a un petit cousin : le lavandin. Toutes deux de la famille des labiées, la lavande et le lavandin, que l’on confond très souvent, sont néanmoins d’espèces différentes. La lavande vraie est une espèce originelle, alors que le lavandin est un hybride qui résulte du croisement de la lavande vraie et de l’Aspic. La lavande (ou le lavandin) a pour l’apiculteur, outre la qualité du miel qu’elle fournit, une deuxième vertu : une fois séchées, ses tiges constituent un excellent combustible pour les enfumoirs. Il est toutefois à noter que la lavande ou lavandin n’apporte pas de pollen aux abeilles.
Le châtaignier : présent essentiellement sur les sols acides et un arbre élancé qui procure nectar et pollen à nos chères butineuses. Il procure un miel aux saveurs boisées avec une légère amertume. Riche en oligo-éléments (potassium, magnésium, manganèse et barym). Ce miel possède des vertus cicatrisantes.



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Mai

Le printemps est une saison de contraste et ce mois d’avril 2025 en est la parfaite illustration. Après une vague de chaleur, le mois s’est poursuivi avec un temps hivernal marqué par des gelées. Dans ce contexte, il est difficile de faire coïncider la croissance de la colonie avec les floraisons. Pour passer ce cap délicat, pensez à surveiller les grosses colonies, avec des jours en dents de scie, elles ont vite consommé les réserves ! Contrôlez le poids et nourrissez si nécessaire. Ce temps a aussi favorisé l’essaimage. Là où les acacias sont présents, il faut un peu de chance, la fleur demande 19°C pour s’ouvrir et de l’eau pour avoir du nectar. En cas de beau soleil avec vent accompagné de nuits froides, les fleurs restent désespérément fermées. De même, si la chaleur est là, mais que la sécheresse l’accompagne, les fleurs sont grandes ouvertes, mais sans nectar… Le miel d’acacias est souvent aléatoire dans nos régionsOn croise les doigts pour que la miellée soit au rendez-vous.
Attention aux éventuels risques de froid, à la période des "Saints de Glace" (11-12-13 mai) qui peuvent survenir bien avant la douceur de mai.

Dans la ruche
Les butineuses s’activent de fleurs en fleurs pour récolter le pollen et le nectar qu’elles stockent en abondance. La population s’accroît désormais rapidement. La nourriture est en abondance, la reine pond abondamment. Les cadres remplis de couvain sont en augmentation tout comme ceux de nectar. La pose de hausse est le moyen de libérer de la place !
À ce moment de l’année, l’équilibre de la ruche est à surveiller. L’accroissement important du nombre d’abeilles, corrélé à une diminution du tonus de la reine peut entraîner l’essaimage. Rappelons ici que même si une reine peut atteindre l’âge de 6 ans, sauf exception, dès la seconde année de sa pleine ponte, le nombre d’oeufs pondus par jour dépasse à peine la moitié de ce qu’elle pondait l’année précédente.

Au rucher
L’apiculteur poursuit ses efforts pour capturer les reines de frelons asiatiques.
Précéder l'essaimage : Différents facteurs peuvent conduire à l’essaimage : l’âge de la reine, les miellés, la météo, la lignée d’abeilles… « l’un des signes prémonitoires de l’essaimage est l’inversion de la surface de couvain ouvert par rapport à celle de couvain fermé ». Quand il y a plus d’abeilles jeunes dans la ruche que d’abeilles en butinage à l’extérieur, la ruche peut se désorganiser conduisant à l’essaimage.
L’apiculteur ne prévient pas l’essaimage, il le précède en créant des essaims artificiels.
Pose de ruchettes pièges : Des ruchettes pièges peuvent être placées à quelques mètres du rucher et un peu en hauteur. Un bon coup de chalumeau pour réveiller les odeurs de colonie et quelques vieux cadres seront les compléments indispensables à l’inévitable attire essaims. Si on ne prend pas d’essaim, au moins aura-t-on le plaisir d’y trouver de la teigne qui fera le bonheur des pêcheurs.
Installation des hausses : C’est le moment de poser les hausses, en mai si les colonies sont au taquet et les floraisons surabondantes (colza en particulier). Ces hausses accueillent l’excédent de miel produit par une surabondance de butineuses. Ce qui veut donc dire que la hausse se pose lorsque le corps est totalement occupé où que les abeilles y stockent du miel, ce qui est à éviter le plus possible.
Récolte du pollen : La récolte du pollen est une opération délicate pour différentes raisons :
• Aliment de la ruche, il doit être prélevé raisonnablement sous peine de diminution de ponte de la reine voire de carence pouvant entraîner l’apparition de loque
• Les pelotes de pollen sont fragiles, elles doivent être prélevées très régulièrement dans la trappe à pollen
• Pour être conservé, le pollen doit être séché dans les règles de l’art.
Cette récolte se pratique à l’aide de trappes à pollen.
Récolte de la propolis : La récolte de la propolis est une opération simple qui assurera à l’apiculteur confirmé même débutant, une petite quantité de ce précieux antioxydants et antimicrobiens. Il pourra utiliser en décoction pour son usage personnel ou qu’il incorporera dans le nourrissement des colonies.
Elle se pratique à l’aide d’une grille placée en haut des cadres. Les abeilles colmateront les trous qui la composent, il ne restera alors plus qu’à la mettre en congélateur pour détacher facilement les morceaux de cette gomme.



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