Le travail de l'apiculteur en

Mars

L’hiver qui s’achève (rappelons que l’hiver météorologique se termine le 28 février) est toujours présent.
La pluie manque cruellement depuis le début du mois de février 2023, à tel point que ce dernier pourrait intégrer le podium des mois les plus secs jamais observés !
Avec de très belles journées et malgré le froid, la végétation accentue son réveil tout comme les colonies d’abeilles. Attention aux quelques gelées qui peuvent arriver en mars. La pluie est également souvent au rendez-vous. Les premières visites de printemps s’échelonnent par région selon la météo. L’heure est au bilan de l’hiver.

Dans la ruche
Les apiculteurs sentent monter l’envie de s’approcher des ruches. Mais si les températures ne sont pas suffisamment installées : il faut savoir être patient. Dans la ruche, la grappe commence à se disloquer sous l’effet de la chaleur croissante. La reine va accroître sa ponte et les abeilles se mettre à élever le couvain. Les beaux jours, elles reprennent leurs vols à la recherche du pollen nécessaire à l’alimentation des futures abeilles.
Lors de la visite de printemps, le couvain occupera plusieurs cadres si le développement se fait correctement. Les premiers pollens sont arrivés, si la ponte de la reine est repartie depuis longtemps la quantité de pollen requise pour la croissance démographique de la colonie est impressionnante. Si une forte miellée apparaît lors de la floraison du saule Marsault, c’est l’indicateur d’une année à essaimage.
Les abeilles rentrent désormais avec du pollen sur les pattes.

Au rucher
Il convient, pour le moins, que l’apiculteur soupèse ses ruches pour tenter d’estimer les réserves : ruche facile à soulever égal danger immédiat, nourrissement immédiat avec du sirop. Certains sont contraints de nourrir massivement lorsque par exemple le rucher est distant ; ce n’est pas l’idéal, si vous pouvez vous rendre facilement sur place, il est préférable de suivre la progression estimée de l’élevage.
Là, le nourrissement liquide, a un double objectif : de sauvetage d’abord, si la ruche est à court de réserve, et de stimulation, car il s’agit aussi de relancer le développement de la colonie : la reine pond, il faut nourrir les larves et le but est bien d’amener la ruchée à une population la plus fournie possible, pour la miellée principale. Il faut du monde pour « faire du miel ».
En mars, restons prudents, car des températures bien basses peuvent encore se produire. Pour toute visite ou ouverture de ruche, il faudra attendre que la saison se stabilise, que la température minimum de 12 à 15 degrés se soit installée depuis plusieurs jours : le couvain, lui, craint le froid.
Le changement des plateaux de sol est à faire. À deux, c’est le plus commode, après un bon enfumage sur l’entrée (5 coups de soufflet au trou de vol d’une fumée abondante). On décolle le plateau de sol au lève-cadres, on soulève le corps et l’aide glisse le plateau de sol nouveau. On cale l’ensemble de façon à ce que les nourrisseurs puissent être de niveau. On notera l’état de propreté ou de saleté du plateau, c’est un indicateur de l’état de la colonie, de sa capacité de nettoyage et de son volume, cela permet de voir également si un prédateur s’y est introduit.
On procède au nettoyage du plateau : Les plateaux faits en grillage galvanisé et /ou en plastiques seront brossés dans un bac avec de la Javel moussante (un berlingot pur pour 4,75 l d’eau). On laisse le plateau sécher, sans le rincer, le temps de faire un autre changement. En cas de loque traitée l’année antérieure, le plateau de sol doit tremper une demi-heure. On passe au chalumeau le lève-cadres. Jamais on n’imagine à quel point la prévention des maladies est un impératif aujourd’hui du fait des fragilités introduites par le varroa. La transmission la plus visible est celle des mycoses et des loques.
Abreuvez vos colonies : Comme nous le précisions dans, le début du printemps est le moment crucial que l’apiculteur ne doit pas rater, ses abreuvoirs doivent être prêts sinon ils risquent d’être ignorés tout le reste de la saison.
Le bon emplacement pour votre rucher
Changer de lieu si besoin, c’est le moment…
Le transport des ruches à ce moment de l’année se fait sans risque. Donc sans précaution particulière. À faire la nuit tombée. Si vous devez changer d’emplacement, choisir un nouveau lieu, cherchez le proche de sources mellifères (800 m à la ronde au maximum), à l’abri de l’humidité, mais proche d’un point d’eau (200 à 500 m), à l’abri des vents dominants
et ensoleillé. Ces conditions idéales sont favorables au développement des colonies et à la production de miel.
À plus de 800 m des zones de production de nectar, les butineuses rentrent en ayant consommé l’essentiel de leur récolte et elles sont fatiguées, l’eau est indispensable pour élever le couvain, et l’humidité qui refroidit les colonies est le pire ennemi des abeilles. Les abeilles ne craignent pas le plein soleil, sauf là où c’est le désert qui s’annonce… Il y a peu d’endroits en France de ce type.
Piégeage des fondatrices
De février à mai, c’est la saison pour piéger les fondatrices, c’est-à-dire les reines des frelons asiatiques. Bien conduit, il est aujourd’hui le moyen le plus efficace de régulation de la population.



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Février

Nous venons de vivre un mois de janvier très froid, marqué par un manque de précipitations.

Dans la ruche :
Les colonies se pelotonnent en grappe, mais avec l’allongement de la durée du jour, la reprise de la ponte n’est pas loin. Il convient de vérifier l’état du candi « de précaution », prévoir de nourrir en cas de besoin.
Nourrir est le leitmotiv de l’hiver. Si les réserves se sont montrées insuffisantes à l’automne, en février dans la ruche, il ne faut pas craindre de mettre du candi sur le trou du couvre-cadres ou directement sur la tête des cadres, là où sont les abeilles. A défaut, 1 kg de sucre en morceaux peut faire l’affaire. Les cristaux un peu trop gros, non dissous par l’humidité de la ruche, tomberont sur le plateau du sol. On en trouve une certaine quantité lors de la visite de printemps.
Le sirop, que l’on donnera fin mars début avril, dès que le temps dépassera régulièrement les 13°C, servira à accélérer la ponte de la reine. En dessous de cette valeur, le sirop trop froid ne peut être pris par les abeilles qui tomberaient engourdies par le froid. Un indicateur, heure d’été = sirop, heure d’hiver = candi.
La colonie va reprendre un peu d’essor. De jeunes abeilles vont bientôt naître et vont remplacer les anciennes, usées par la traversée de l’hiver. Elles vont produire la gelée royale nécessaire à la croissance des larves. À l’intérieur de la ruche, les abeilles sont encore en grappe, maintenant au chaud le couvain. Quand la température extérieure augmente, la ruche se réchauffe et la grappe se défait. Quelques abeilles osent les premières sorties.

Au Rucher
En février, l’apiculteur observe les premiers mouvements. Il suit la météo et pense à la première visite dite « de printemps ». La visite se fera plus ou moins tard dans le mois de mars. Attention, il ne faut pas pécher par impatience. Remettre en service les abreuvoirs : Dès les premiers vols de printemps, les abeilles porteuses d’eau se remettent à la tâche. Elles ramènent à la ruche l’eau nécessaire à la confection de la gelée royale et informent la colonie sur les emplacements des abreuvoirs. C’est le moment crucial que l’apiculteur ne doit pas rater, ses abreuvoirs doivent être prêts sinon ils risquent d’être ignorés tout le reste de la saison, mais pas avec n’importe quelle eau… :
Plusieurs études (Bonoan et al, 2016) tendent à montrer que les eaux de pluies, les flaques mélangeant eau et purin, eau et urine voire même l’eau javellisée de piscine soient plus appétentes pour l’abeille que l’eau distillée. La raison ? l’apport en sels minéraux et notamment en sodium, calcium et magnésium. Pollens et nectars sont riches en potassium et en Oligo-éléments, mais le plus souvent relativement pauvre en calcium et en magnésium, et surtout en sodium. « Or, les fluides corporels de l’abeille sont proportionnellement plus riches en sodium qu’en potassium, ce qui reflète les besoins de l’insecte en ces deux éléments. Les abeilles tendent donc à se trouver chroniquement en déficit de sodium. Il en va de même, dans une moindre mesure, du calcium et du magnésium. Les abeilles chercheraient donc un complément dans les eaux de boissons. »
Pour maintenir ses abeilles en bonne santé, éviter les divagations et des limiter les dépenses énergétiques des porteuses d’eau, il suffirait, d’après ces études, d’ajouter dans l’abreuvoir 5% de sel de cuisine !


Il faut terminer le nettoyage des abords et préparer les supports pour de nouvelles ruches. Le désherbage est à faire là où passe l’apiculteur, mais dans les zones de frelon asiatique, laisser monter les hautes herbes devant l’entrée, elles gênent le frelon et souvent, ils abandonnent les ruchers ainsi organisés. Faire des semis de graminées, qui seront de hautes herbes, au moment où les frelons asiatiques sont particulièrement présents, en juillet/août.

Surveiller le frelon asiatique : commencer le piégeage des fondatrices

Déplacer les ruches si besoin (dès que la température oscille autour des 10°)

À l’atelier, préparer le matériel pour la prochaine saison
Février est aussi pour l’apiculteur le moment de penser à renouveler son matériel. Il faut cirer des cadres, jeter les vieux cadres, porter la cire d’opercules à gaufrer.
On peut aussi préparer des trappes à pollen pour prélever une partie des apports des butineuses. Si on ne veut pas épuiser les colonies, il faut équiper les trappes de grilles très fines, ce qui ne prélève qu’en faible partie du pollen apporté aux ruches. Toutes les ruches doivent être équipées pour éviter que les butineuses n’aillent là où il n’y a pas de trappes.



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Janvier

L’année 2023 commence par une grande douceur générale.
Les jours vont commencer leur lente mais régulière croissance. Chaque journée ensoleillée sera un plus pour la colonie.
Pour l’apiculteur, le mois de janvier est souvent l’un des plus calme de l’année. Il en profite pour effectuer des promenades de surveillance en vérifiant les entrées des ruches. C’est le moment également pour entretenir son matériel et lire les ouvrages apicoles reçus au pied du sapin.

Dans la ruche

Au coeur de la ruche, la colonie continue à se protéger du froid et consomme ses réserves. Les abeilles sont regroupées en grappe et produisent de la chaleur qui permet de conserver l’essaim à environ 12°C.
Tout comme en décembre, les interventions de l’apiculteur en janvier sont limitées sur le rucher, il veillera à ne pas déranger les colonies.
L’allongement de l’ensoleillement, la lumière plus vive qui entre par le trou de vol stimule les abeilles, elles consomment les réserves de miel et de pollen, la gelée royale apparaît la reine reprend sa ponte souvent dès janvier, vous observerez que la pourvoyeuse reprend le travail : ramène du pollen (et de l’eau mais c’est moins visible !) Reste que ce sont avec le miel, les éléments de base à l’alimentation des larves.

Au rucher
C’est le temps de l’entretien des corps de ruche, des hausses. Nettoyage, peinture, imprégnation, selon les habitudes de chacun. Il n’y a pas de remède miracle, un produit de qualité pour assurer une bonne protection sur un bois de mauvaise qualité ne donne pas de résultat satisfaisant. Avec des bois de qualité, les ruches sont encore là ½ siècle plus tard !
La désinfection des bois se fait avec un gros chalumeau. Il faut chauffer fort car les spores de loques résistent jusqu’à 140°C, le bois doit bien brunir tant elles s’incrustent. Le propane chauffe bien plus que le butane, c’est à prendre en compte. Pour les plastiques la désinfection se fera dans un bain de cristaux de soude à 10% (carbonate de soude) bien chaud (70°c maxi). Puis un trempage dans un bain d’eau de javel 1 berlingot dans 4,75l d’eau. Le plus difficile est de trouver un bac au format. Il est possible d’utiliser un bac à vendange dans lequel entrent les plateaux de sol Nicot.
La désinfection des gants se fait dans un bain d’eau et de chlore (5 l d’eau et 2 pastilles de javel ou de chlore). Le lève cadre sera passé à la flamme du chalumeau.
Les vêtements seront lavés en machine et désinfectés par trempage durant 1/2 heure dans une eau fortement javellisée, 1 litre pour 5 litres.
Il faut bien se rappeler que les maladies ont d’abord pour origine les pratiques de l’apiculteur.



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Décembre

Entre 2 précipitations, ces dernières semaines, nos butineuses ont eu encore quelques rares occasions de sortir. Maintenant c’est le froid qui arrive. L’hivernage a débuté.

Dans la ruche

La colonie dépense la plus grande partie de son énergie à réguler la température à l'intérieur de la ruche.
Les abeilles se pelotonnent autour de leur reine. Elles se regroupent en grappe, de plus en plus serrée si la température extérieure diminue La ponte est inexistante. La population reste stable. L'activité de la colonie est au ralenti. La consommation de miel est réduite...
Ne dérangez sous aucun prétexte vos abeilles : dérangées, elles s’agitent et consomment des provisions et vous dissocieriez la grappe. La colonie éprouverait des difficultés à retrouver sa température idéale. Le stock doit rester conséquent et le plus longtemps possible. Il doit passer l’hiver, dont on ne peut supposer la durée et la rigueur. Ces réserves conditionnent l’état de la colonie, sa vigueur à la reprise de fin d’hiver. En cours de mauvaise saison, une « surconsommation » participerait à un encombrement intestinal, à un moment peu propice à la sortie d’hygiène…Même si vous n'apercevez pas d'activité à la planche d'envol, ne vous inquiétez pas, c'est normal.

Au Rucher
L’apiculteur effectue des promenades de surveillance, renforce l’isolation, veille à ce que la ruche ne soit pas attaquée et reste vigilant sur les réserves.
Il est tard et nuisible de donner de la nourriture liquide par temps froid : Telle opération stimulerait la ponte, l’élevage de couvain et gaspillerait aussi les provisions. Vraiment, en cas d’absolue nécessité de « sauveté », il peut être envisagé de donner du candi : directement sur cadres, sous nourrisseur retourné, mais le risque demeure qu’il ne soit même pas utilisé (s’il fait trop froid pour la grappe). L’apiculteur avisé a su nantir son cheptel en tout début d’automne.

Une ruche qui souffre moins du froid et une ruche qui hiverne mieux. Pour la ruche comme pour la maison, le gros de déperdition de chaleur se fait par le haut. Tentez donc un maximum de ‘’calorifugeage‘’ : coussin de paille, plaque polystyrène, morceaux de vieille couverture, carton ondulé, journaux… pourront être mis sous le toit. On profitera encore de l’occasion pour vérifier son étanchéité, s’assurer de sa stabilité et le lester : il ne s’agit pas qu’il s’envole !
Voyez aussi la grille d’entrée : elle doit résister aux assauts d’éventuels intrus. Pendant l’hiver, s’il y a des chutes de neige, il n’y a aucun risque pour la ruche d’abeille puisque la neige est perméable et permet la circulation de l’air. Par contre, il ne faut pas laisser s’installer le gel qui est le contraire de la neige et qui empêche les abeilles de respirer.

Vous utiliserez quelques moments d’hiver pour parfaire au nettoyage de votre matériel, si ce n’est déjà fait ; les cadres de réserve seront passés en revue, grattés, réparés, re-cirés… Montez et cirez quelques cadres neufs qui vous seront utiles pour la saison prochaine et vous éviteront recherche et précipitation au moment opportun.
Profitez de l’inactivité des abeilles pour entretenir les abords du rucher. Vous prendrez le temps pour aménager, débroussailler vos emplacements (sans mettre en route des moteurs !). Envisagez quelques plantations d’aromatiques ou plantes mellifères. Il est vrai que la production de miel nécessite des étendues, mais pour l’amateur, un petit terrain d’abord, apte à se développer seul ensuite, peut présenter un intérêt : thym, romarin, bourrache, sauge… Condimentaire ou de tisane… À votre convenance. Le but étant de diversifier les sources de nectar et de pollen.



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Novembre

Après un mois d’octobre anormalement chaud et un déficit hydrique toujours bien présent, les précipitations de ce début de mois devront être abondantes pour recharger les nappes en profondeur et ne pas profiter uniquement à la végétation qui n’a pas encore amorcé sa descente de sève.
Pour les colonies, les butineuses restent de sortie, la ponte de la reine en baisse, mais active… Des apiculteurs ont même pu observer de l’essaimage, ce qui reste anormal en cette période.
La surveillance générale et principalement alimentaire sera donc de mise en ce mois de novembre.

Dans la ruche
Avec des jours de plus en plus courts, la nature amorce son lent repos. Dans la ruche au mois de novembre, le froid s’installe. Partout, les colonies se resserrent en grappe. Lors de belles journées ensoleillées, quelques abeilles réalisent leur vol de propreté.
Sous les 10°, les abeilles, ont tendance à l’engourdissement, elles se mettent en grappe, pour se réchauffer, garder la reine à l’abri.
Il n’est pas recommandé d’ouvrir sans rime ni raison, à fortiori, à cette époque pré-hivernale où le refroidissement de la colonie a des effets néfastes, voire fatals.
Les réserves alimentent et servent de combustible à la colonie ; il est indispensable qu’elles soient bien pourvues.
Les abeilles peuvent subir les invasions des rongeurs et lézards qui cherchent refuge. Pensez à mettre les réducteurs d’entrée. Pour rappel, l’hiver nécessite une vingtaine de kilos de réserves. La surveillance alimentaire sera de mise. La pesée des ruches servira d’indicateur pour le nourrissement.
Pour l’apiculteur, les visites sont rapides, il ne doit pas déranger les colonies. Le temps est à l’entretien du matériel et à la préparation de la saison prochaine.

Au rucher
Le mois de novembre est propice à la réparation du matériel apicole, la désinfection des corps de ruche et l’entretien des hausses.
Quelques rappels :
  • C’est le moment des réparations de matériel, des désinfections. La propolis, la cire doivent bouillir et brûler. Le bois devra brunir. Toutes les parties ramollies devront être raclées, enlevées. Ce travail prophylactique est fondamental pour bien se tenir à l’écart de la loque et autres maladies dont l’apiculteur est le vecteur.
  • Les lève-cadres seront systématiquement traités à la flamme Ou bien un trempage rapide dans de l’alcool à brûler. Bien que souvent omise, leur désinfection régulière est une précaution utile.
  • Les gants seront en caoutchouc permettant de les rincer à l’alcool à la maison et de les tremper dans un seau d’eau javellisée.
  • Les vêtements seront lavés en machine et désinfectés par trempage durant 1/2 heure dans une eau fortement javellisée, 1 litre pour 5 litres. (Ce traitement devrait être fait une fois par mois en pleine saison). Le voile sera lavé à la main.
  • Bien se rappeler que les maladies ont d’abord pour origine les pratiques de l’apiculteur.

Piégeage du frelon asiatique
La pression du frelon asiatique lors des journées chaudes est toujours bien présente. C’est pour lui la période de reproduction.
C’est en automne (octobre à novembre) que les femelles reproductrices de la nouvelle génération quittent le nid en compagnie des mâles pour s’accoupler ; elles sont les seules à hiverner tandis que les mâles, les dernières larves et les ouvrières meurent. Le piégeage reste de rigueur



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Octobre

Dans la ruche
Au mois d’octobre, les températures se rafraîchissent. La végétation bénéficie des derniers beaux jours, de plus en plus courts. Les abeilles butinent les fleurs de lierre, de ravenelle, de trèfle, de sarriette… C’est la fin de la saison. Les premières gelées vont faire leur apparition. L’automne est la période de préparation active de la mise en hivernage, tant de la part de l’abeille que de l’apiculteur.
Les colonies se préparent à affronter l’hiver. Les butineuses ne récoltent plus grand-chose, les jeunes abeilles qui viennent de naître n’ont plus beaucoup d’activité, elles passeront l’hiver dans la ruche.
Pour bien aborder les longs mois d’hiver, la colonie doit disposer de réserves suffisantes (entre 15 et 18 kg de miel dans le corps de ruche).

Au rucher
Au cours du mois d’octobre, l’apiculteur procède à une visite sérieuse dite d’automne, il réalise différents travaux au rucher et prépare l’hivernage. Il fait un inventaire, un état des lieux qui vise à constater, éventuellement cadre par cadre, l’état sanitaire de la colonie et ce que le couvain peut renseigner. Il est important de vérifier la situation des réserves, tant en pollen qu’en miel.
Pour éviter d’éventuels intrus dans la ruche, les entrées sont réduites.
Au cours des prochaines semaines, l’apiculteur s’assurera que la ruche est bien protégée du froid et de l’humidité.
Resserrer les colonies et rassembler les plus faibles
L’apiculture est un exercice de modulation constante du volume des ruches pour l’adapter à celui de la colonie. L’important est que les abeilles soient toujours dans un espace resserré et au chaud. Il est important que les cadres soient le plus plein possible avec une surface de miel abondante, permettant à la grappe de rester au même endroit de la ruche si l’hiver est rude. Lors d’un coup de chaleur, si le miel vient à manquer d’un côté de la ruche, la grappe migre de l’autre côté de la ruche où se trouve encore du miel. Cela nous amène au constat que plus une colonie est prolifique, plus la grappe sera en capacité de s’étendre pour trouver le miel. Parfois, des colonies meurent de faim alors qu’à l’autre bout de la ruche se trouvaient des cadres avec du miel.
Sortir les cadres vides ou trop peu remplis de miel, placer des partitions isolantes de chaque côté des derniers cadres de miel. Ces partitions isolantes seront de préférence recouvertes d’un isolant aluminé pour réfléchir les rayons infra rouges produits par la grappe, cela accélère en janvier la reprise et donc la surface de ponte de la reine.
Retenez également qu’il vaut mieux une ruchée forte que deux ruchées faibles qui seront exposées à disparition. La visite fera repérer ces éventuelles ruchées faibles. De plus, une colonie plus importante consomme moins de miel que deux petites colonies.

Traitement anti varroa

Pour ceux qui utilisent des lanières, les retirer et les gratter (les griffer d’un coup de cutter) pour relancer le dégagement des produit chimiques, les replacer dans le couvain et prévoir de les enlever fin octobre ou au bout des 10 semaines comme préconisé par le vétérinaire.
La survie des colonies en mars est, tout autant liée à la qualité et à l’efficacité du traitement contre varroa, qu’à la qualité du nourrissement.
Il faut effectuer le compte des varroas détruits et surtout traiter tout le rucher en même temps pour que les ruches ne se contaminent pas entre elles.
Consigner toutes vos interventions et observations dans votre registre d’élevage

Les plantes du mois
• Le lierre : présent sur l’ensemble du territoire, le lierre est souvent coupé lorsqu’il grimpe aux arbres, en raison de la fausse idée qu’il perturbe le développement de son arbre support. Le lierre est un magnifique abri pour un grand nombre d’insectes, et aussi une excellente plante mellifère pour les colonies d’abeilles !
• La bruyère callune : selon les espèces, la bruyère fleurit abondamment et presque toute l’année. Excellente source de pollen et de nectar pour nos abeilles, la bruyère est une plante qui pousse à l’état sauvage un peu partout en Europe.



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Septembre

Le mois de septembre annonce déjà l’automne. Souvent chaud, avec des alternances de pluie, il voit le volume de fleurs diminuer.
Le nectar et les pollens de septembre servent à fabriquer les abeilles d’hiver. Les abeilles butinent les asters, le lierre, les arbousiers, les luzernes, le sapin (miellat recherché mais toxique pour les abeilles). Les abeilles trouvent encore à butiner sur les bruyères lorsque le temps est favorable à la montée du nectar dans ces fleurs.

Dans la ruche :
Le déclin démographique continue en raison des jours plus courts et des ressources moindres. La colonie commence à s’organiser, en particulier à trouver les mâles pas trop désirables. Ne craignez pas de voir quelques nymphes blanches, de ces derniers, extirpées des alvéoles par les abeilles, le phénomène est naturel. La ponte se réduit, le couvain va se restreindre ; les abeilles qui vont naître seront celles qui auront pour charge de passer l’hiver. Les mâles devenus bouches inutiles vont être remerciés et éjectés de la ruchée.
Même si les abeilles de nos régions vivent plus longtemps l’hiver, il ne faut pas oublier de nourrir les colonies massivement afin qu’elles constituent leurs réserves.

Au rucher :
- Faire la visite générale d'automne.
C’est un inventaire, un état des lieux qui vise à constater, éventuellement cadre par cadre, l’état sanitaire de la colonie, ce que le couvain peut renseigner ; la situation des réserves, tant en pollen qu’en miel.
- Traiter contre le varroa
Le varroa, ennemi numéro 1 des abeilles, prolifère en masse dans les ruches. Maîtriser sa propagation est devenu indispensable pour la survie des colonies d’abeilles. Si vous n'avez pas commencé le traitement contre le varroa, il est à faire le plus vite possible et durant les 3 prochains mois. La population de varroa est forte en fin de saison apicole. Traiter après le 15 septembre c’est faire prendre un risque de mortalité́ hivernale aux colonies.
- Contrôler les réserves
Il est important que les cadres soient le plus plein possible avec une surface de miel abondante L’idéal étant que fin août les corps soient garnis de rayons bien pleins de miel sur toute leur hauteur.
Si besoin, Jusqu’au milieu du mois on peut, par nourrisseur complet et en continu, donner du sirop concentré (2 kg de sucre, 1l d’eau) pour peaufiner les réserves d’hiver. Après le 15 septembre donner seulement un peu de sirop léger (50/50 au plus), afin de relancer la ponte de la reine et peupler la colonie de beaucoup de jeunes abeilles. Mais à la fin du mois, il est impératif d’arrêter tout nourrissement, pour laisser sans activité les abeilles nouvellement nées, de manière à ce que leur suralimentation en pollen les enrichisse en corps gras. Cela permettra d’assurer de bonnes capacités nourricières au redémarrage de la ponte de la reine (janvier/février).
- Réunir les ruches faibles et resserrer les colonies
L’apiculteur visite et réduit le nombre de cadres en retirant les cadres vides ou insuffisamment pleins. Une partition limitera l’espace de vie des abeilles, pour augmenter la chaleur.
- Rétrécir les entrées pour éviter le pillage
- Noter les détails des traitements et nourrissement dans le registre d'élevage



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Août

Les conditions climatiques en juillet ont été caractérisées par une canicule historique. La sécheresse a malheureusement de beaux jours devant elle et début Aout devrait aussi débuter avec une période de canicule.

Dans la ruche : 
Le mois d’août est un mois creux sur le plan des ressources pour l’abeille. Les floraisons abondantes sont terminées. Il reste cependant encore le tournesol.
La population de la ruche a commencé à décroître et s'il y a eu une récolte, elle a privé la ruche d’une part importante de ses réserves. Il est important de visiter les colonies pour vérifier si elles doivent être protégées du soleil et surveiller les réserves.
Moins de ressources, c’est un changement d’organisation dans la ruche. Les mâles vont être expulsés.
Pour un bon hivernage, il est important que des abeilles jeunes soient en nombre important d’ici la fin de l’été.

Au rucher :
Ayant récolté au plus tard à la mi-Août, l’apiculteur doit maintenant préparer la ruche à l’hivernage.
Deux mesures sont à prendre dans ce sens :
- Renforcer les réserves : pour renforcer les réserves, l’apiculteur procède au nourrissement en utilisant un sirop à forte concentration en sucre. Les abeilles stockent le sirop et reconstituent les réserves dont elles auront besoin pour passer l’hiver.
- Traiter contre le varroa : l’apiculteur procède au traitement anti-varroa pour réduire le taux de varroa dans la ruche à un niveau tel qu’il devient supportable sachant qu’il ne serait pas possible de l’éradiquer totalement. Une fois la récolte effectuée, l’apiculteur commencera à nettoyer ses hausses vides, les accessoires et outils (pour éviter la contamination si la colonie est malade).

Conserver ses cadres : Les cadres de hausse ont été léchés par les colonies, plus une trace de miel n’est constatée. Il est alors impératif de bien les entreposer pour conserver le précieux travail des cirières. Après les avoir triés pour mettre de côté les cires trop foncées, les rayons remplis de pollen… les cadres en bon état doivent être entreposés dans des conditions optimales pour les protéger des rongeurs et de la fausse teigne. Pour ce faire l’apiculteur dispose de différentes solutions :
• Stockage des cadres dans un lieu ventilé. Après avoir retiré toutes traces de cire et de propolis, sur les cadres et les hausses, empilez vos hausses dans un lieu ouvert à l’abri de la pluie. Veillez à installer en haut et en bas de la pile une tôle perforée ou à défaut une grille à reine afin d’éviter l’intrusion des rongeurs. Surveillez régulièrement vos piles.
• Vous stockez vos cadres dans un lieu fermé ? L’utilisation des mèches de souffre est alors indispensable pour éviter le développement de la fausse teigne. Ce traitement ne tue pas les oeufs, il faut donc le renouveler 14 jours plus tard

Bon à savoir :
Concernant la protection du consommateur, depuis 2005 les apiculteurs doivent tenir un registre d’élevage : cahier où sont notées toutes les observations, les noms des produits de traitements, les n° des lots, l’ordonnance, la date des traitements, le nom et la date du passage du technicien sanitaire qui a validé ce registre et le protocole de traitement contre varroa.
Refuser cette visite sanitaire c’est s’exclure de la distribution des médicaments contre le Varroa via un Groupement de défense sanitaire apicole. Les médicaments sont alors à acquérir chez un vétérinaire ou chez un pharmacien qui exigera une ordonnance pour les médicaments soumis à cette procédure.



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