Après un mois de septembre très pluvieux, au mois d’octobre les températures se rafraîchissent. La végétation bénéficie des derniers beaux jours, de plus en plus courts. Les abeilles butinent les fleurs de lierre, de ravenelle, de trèfle, de sarriette… C’est la fin de la saison.
Les premières gelées et les flocons vont faire leur apparition. L’automne est la période de préparation active de la mise en hivernage, tant de la part de l’abeille que de l’apiculteur, soucieux du bien-être de ses colonies.
Dans la ruche
Les colonies se préparent à affronter l’hiver. Les butineuses ne récoltent plus grand-chose, les jeunes abeilles qui viennent de naître n’ont plus beaucoup d’activité, elles passeront l’hiver dans la ruche.
Pour bien hiverner, chaque colonie doit disposer d’une vingtaine de kilos de provision.
Au rucher
L’apiculteur procède à une visite sérieuse dite d’automne. C’est un inventaire, un état des lieux qui vise à constater, éventuellement cadre par cadre, l’état sanitaire de la colonie et ce que le couvain peut renseigner. Il est important de vérifier la situation des réserves, tant en pollen qu’en miel. Pour éviter d’éventuels intrus dans la ruche, les entrées sont réduites. Au cours des prochaines semaines, l’apiculteur s’assurera que la ruche est bien protégée du froid et de l’humidité.
Resserrer les colonies et rassembler les plus faibles
L’apiculture est un exercice de modulation constante du volume des ruches pour l’adapter à celui de la colonie. L’important est que les abeilles soient toujours dans un espace resserré et au chaud. Il est important que les cadres soient le plus plein possible avec une surface de miel abondante, permettant à la grappe de rester au même endroit de la ruche si l’hiver est rude. Lors d’un coup de chaleur, si le miel vient à manquer d’un côté de la ruche, la grappe migre de l’autre côté de la ruche où se trouve encore du miel. Cela nous amène au constat que plus une colonie est prolifique, plus la grappe sera en capacité de s’étendre pour trouver le miel. Parfois, des colonies meurent de faim alors qu’à l’autre bout de la ruche, se trouvaient des cadres avec du miel. Pour aborder les longs mois d’hivernage, la colonie doit disposer de réserves suffisantes (entre 15 et 20 kg de miel dans le corps de ruche).
Sortir les cadres vides ou trop peu remplis de miel, placer des partitions isolantes de chaque côté des derniers cadres de miel. Ces partitions isolantes seront de préférence recouvertes d’un isolant aluminé pour réfléchir les rayons infrarouges produits par la grappe, cela accélère en janvier la reprise et donc la surface de ponte de la reine. Retenez également qu’il vaut mieux une ruchée forte que deux ruchées faibles qui seront exposées à disparition. La visite servira à repérer ces éventuelles ruchées faibles. De plus, une colonie plus importante consomme moins de miel que deux petites colonies.
Traitement anti varroa
Le traitement a dû être posé au mois d’Aout, maxi début septembre. La femelle varroa pond le plus volontiers dans les cellules de mâles : il y en a de moins en moins. Il n’y aura plus non plus de récupération de miel donc de risque de pollution de ce dernier.
Pour ceux qui utilisent des lanières, les retirer et les gratter (les griffer d’un coup de cutter) pour relancer le dégagement des produit chimiques, les replacer dans le couvain et prévoir de les enlever suivant les recommandations du vétérinaire.
La survie des colonies en mars est, tout autant liée à la qualité et à l’efficacité du traitement contre varroa, qu’à la qualité du nourrissement. Il faut effectuer le compte des varroas détruits et surtout traiter tout le rucher en même temps pour que les ruches ne se contaminent pas entre elles.
Les plantes du mois
Le lierre : Présent sur l’ensemble du territoire, le lierre est souvent coupé lorsqu’il grimpe aux arbres, en raison de la fausse idée qu’il perturbe le développement de son arbre support. Le lierre est un magnifique abri pour un grand nombre d’insectes, et aussi une excellente plante mellifère pour les colonies d’abeilles !
La bruyère : Selon les espèces, la bruyère fleurit abondamment et presque toute l’année. Excellente source de pollen et de nectar pour nos abeilles, la bruyère est une plante qui pousse à l’état sauvage un peu partout en Europe.
Le travail de l'apiculteur en
Octobre
Le travail de l'apiculteur en
Septembre
Le mois de septembre annonce déjà l’automne. Souvent chaud, avec des alternances de pluie, il voit le volume de fleurs diminuer.
Le nectar et les pollens de septembre servent à fabriquer les abeilles d’hiver. Les abeilles butinent les asters, le lierre, les arbousiers, les luzernes, le sapin (miellat recherché mais toxique pour les abeilles). Les abeilles trouvent encore à butiner sur les bruyères lorsque le temps est favorable à la montée du nectar dans ces fleurs.
Dans la ruche :
Le déclin démographique continue en raison des jours plus courts et des ressources moindres. La colonie commence à s’organiser, en particulier à trouver les mâles pas trop désirables. Ne craignez pas de voir quelques nymphes blanches, de ces derniers, extirpées des alvéoles par les abeilles, le phénomène est naturel. La ponte se réduit, le couvain va se restreindre ; les abeilles qui vont naître seront celles qui auront pour charge de passer l’hiver. Les mâles devenus bouches inutiles vont être remerciés et éjectés de la ruchée.
Au rucher :
Faire la visite générale d'automne.
C’est un inventaire, un état des lieux qui vise à constater, éventuellement cadre par cadre, l’état sanitaire de la colonie, ce que le couvain peut renseigner ; la situation des réserves, tant en pollen qu’en miel.
Traiter contre le varroa
Le varroa, ennemi numéro 1 des abeilles, prolifère en masse dans les ruches. Maîtriser sa propagation est devenu indispensable pour la survie des colonies d’abeilles. Si vous n'avez pas commencé le traitement contre le varroa, il est à faire le plus vite possible et durant les 3 prochains mois. La population de varroa est forte en fin de saison apicole. Traiter après le 15 septembre c’est faire prendre un risque de mortalité́ hivernale aux colonies.
Contrôler les réserves
Il est important que les cadres soient le plus plein possible avec une surface de miel abondante L’idéal étant que fin août les corps soient garnis de rayons bien pleins de miel sur toute leur hauteur.
Si besoin, Jusqu’au milieu du mois on peut, par nourrisseur complet et en continu, donner du sirop concentré (2 kg de sucre, 1l d’eau) pour peaufiner les réserves d’hiver. Après le 15 septembre donner seulement un peu de sirop léger (50/50 au plus), afin de relancer la ponte de la reine et peupler la colonie de beaucoup de jeunes abeilles. Mais à la fin du mois, il est impératif d’arrêter tout nourrissement, pour laisser sans activité les abeilles nouvellement nées, de manière à ce que leur suralimentation en pollen les enrichisse en corps gras. Cela permettra d’assurer de bonnes capacités nourricières au redémarrage de la ponte de la reine (janvier/février).
Resserrer les colonies
L’apiculteur visite et réduit le nombre de cadres en retirant les cadres vides ou insuffisamment pleins. Une partition limitera l’espace de vie des abeilles, pour augmenter la chaleur.
- Rétrécir les entrées pour éviter le pillage
- Noter les détails des traitements et nourrissement dans le registre d'élevage
Le travail de l'apiculteur en
Août
L’alternance de pluies et de belles journées a été propice en juillet, à quelques belles miellées. Au mois d’août, si les conditions météo se maintiennent, il est probable que les floraisons des adventices se poursuivent, offrant pollen et nectar pour sécuriser les ressources de fin d’été. Dans le cas contraire, chaleur et sécheresse couperont court à la disponibilité des ressources jusqu’au mois prochain.
La pression du frelon asiatique risque également de s’accentuer, si c’est le cas, c’est le bon moment pour installer les muselières et les pièges.
Dans la ruche
La population de la ruche a commencé à décroître et la récolte a privé la ruche d’une part importante de ses réserves. Les floraisons abondantes sont terminées. Il reste cependant encore le tournesol. Moins de ressources, c’est un changement d’organisation dans la ruche. Les mâles vont être expulsés.
Pour un bon hivernage, il est important que des abeilles jeunes soient en nombre important d’ici la fin de l’été.
Au rucher
Il est important de visiter les colonies pour vérifier si elles doivent être protégées du soleil et surveiller les réserves.
Ayant récolté au plus tard à la mi-août, l’apiculteur doit maintenant préparer la ruche à l’hivernage. Deux mesures sont à prendre dans ce sens :
- Traiter contre le varroa : L’apiculteur procède au traitement anti-varroa pour réduire le taux de varroa dans la ruche à un niveau tel qu’il devient supportable sachant qu’il ne serait pas possible de l’éradiquer totalement. Une fois la récolte effectuée, l’apiculteur commencera à nettoyer ses hausses vides, les accessoires et outils (pour éviter la contamination si la colonie est malade).
- Renforcer les réserves : Pour renforcer les réserves, l’apiculteur procède au nourrissement en utilisant un sirop à forte concentration en sucre. Les abeilles stockent le sirop et reconstituent les réserves dont elles auront besoin pour passer l’hiver.
Le léchage des hausses : Pourquoi donner les hausses à lécher aux abeilles ?
Le léchage des cadres consiste, comme son nom l’indique, à « lécher » les résidus de miel présents sur les hausses et les cadres extraits, afin qu'ils soient entièrement vides avant d’être stockés, puis réutilisés. Cela permet d'obtenir des cadres secs qui se conserveront mieux pendant l'hiver. Le léchage du miel résiduel évite le problème de la fermentation des cadres de hausse et ce faisant, les oeufs et petites larves de fausse teigne sont aussi éliminés avant le stockage hivernal.
- La première méthode, la plus simple en apparence, consiste à laisser les cadres à lécher dehors, à l'air libre, et laisser les abeilles se charger du nettoyage. Cependant, beaucoup d’apiculteurs préfère éviter cette méthode car elle peut provoquer du pillage. Dans le cas des hausses mises à lécher en plein air, les butineuses de tous les ruchers du secteur s’infestent par contact, puis ramènent à leurs ruches le miel ingéré pour le stocker en réserve. Les contaminants du miel se dispersent alors au sein de la colonie d’origine. Les contaminations possibles sont : Transmission du varroa, et avec lui les nombreux virus dont il est le vecteur.
Contact des pillardes avec les bactéries et spores présentes sur les rayons et les abeilles, comme les agents de la loque américaine et européenne, nosémose, scosphérose.
Contact possible avec des espèces invasives présentes sur les rayons (Aethina tumida) et sur les abeilles (Tropilaelaps sp.). Ingestion de bactéries pathogènes : Nosema sp., Ascosphéra apis.
- Une seconde méthode consiste à faire lécher les cadres de ruches dans une hausse, sur la ruche, au-dessus d’un nourrisseur couvre-cadre. Cela permet de récolter les déchets de cire sans qu’ils ne tombent dans le fond de la ruche. Donner les cadres à lécher à des ruches fortes pour éviter les tentations de pillage. Donner les cadres à lécher à une ruche faible peut conduire à un pillage de cette ruche, parfois violent avec une forte mortalité d'abeilles.
Ne pas laisser les hausses à lécher plus de 48h sur les ruches, sans quoi elles pourraient les regarnir en miel ou bien attaquer la cire.
Le léchage des hausses est une pratique courante mais pas obligatoire, il est possible également de placer les cadres 48h au congélateur avant de les stocker minutieusement.
Dans le cas d'une exploitation apicole de taille importante, on opte souvent pour le placement des hausses en chambre froide après l’extraction.
Le travail de l'apiculteur en
Juillet
Dans la ruche
En ce début de mois, Les abeilles vivent au rythme des floraisons, passé le solstice de la Saint-Jean (24 juin), les jours ont commencé à diminuer et la ruche va suivre le mouvement des jours. Pour les butineuses, l’arrière-saison sera l’occasion de peaufiner les récoltes pour l’hiver en pollens et en nectars.
Les journées longues et chaudes voient les allers-retours incessants des butineuses. De 6 heures du matin à 9 heures du soir, cela fait 15 heures d’activités. De quoi remplir les hausses si les floraisons sont là. De nouvelles fleurs comme la bourrache et la phacélie sont très appréciées des abeilles. La luzerne et le tournesol sont aussi en fleur selon le calendrier des agriculteurs. Le miel de tournesol est la première production de miel en France.
Au rucher
Si ce n’est déjà fait, le mois de juillet sera celui de la récolte. Pour en décider, il vérifie d’abord que les cadres de hausse sont remplis et operculés. Le miel non operculé ne dispose pas du faible degré d’humidité nécessaire à sa conservation une fois extrait.
Ensuite, l’apiculteur prépare sa récolte en plaçant un chasse-abeilles entre la ruche et la hausse la veille de la récolte. Ainsi, le jour de la récolte, il restera peu d’abeilles dans la hausse. Poser les hausses sur le flanc sur la ruche et brosser chacun des cadres, les poser dans une hausse vide ou dans une caisse à récolte. La recouvrir d'une toile lestée pour éviter les retours d'abeilles.
Éviter d'enfumer les hausses, le miel prendrait un goût de fumée, ce n'est pas encore la mode du miel boisé...
Après l’extraction, il pourra remettre les cadres dans leur hausse afin que les abeilles les lèchent et récupèrent le miel restant.
L’extraction se fera dans un lieu propre (cuisine, buanderie, ou miellerie collective…), au sol lessivable. Le miel sera mis dans un maturateur pendant une semaine à partir de là, la mise en pots sera faite dans un délai plus ou moins long selon le temps disponible. Selon la nature des sucres présents dans le miel on observe des cristallisations dès le 4e jour (colza) voire très tardivement (châtaignier) ou jamais (acacia). Mettre en pots rapidement permet aussi de conserver le maximum de saveurs ; les parfums des miels sont fragiles. Choisir des pots en verre conserve au miel son rang de produit de qualité voire de luxe.
Le suivi des colonies
Après cette dernière récolte, il est bon de noter l’état des colonies. Trois critères peuvent suffire :
- L’état sanitaire se vérifie par la qualité du couvain, régulier, serré, non mycosé, abondant. Signes d’une bonne reine et d’une colonie en bon état démographique entre les diverses catégories d’abeilles, nourrices et butineuses.
- Ensuite par le nombre des abeilles et un comportement « normal ».
- L’importance des récoltes faites et le corollaire des réserves disponibles dans les corps.
Une bonne odeur ne gâte rien, une odeur inconnue ou désagréable doit attirer immédiatement l’attention.
Un couvain dont de nombreuses cellules ne sont pas operculées, laissant une larve visible finissant par mourir, doit attirer l’attention sur l’infestation par le varroa. De même des abeilles aux ailes atrophiées sont le signe de maladies induites par le varroa.
Pour les essaims artificiels, le point de repère est qu’ils soient sur 4 cadres en juillet pour atteindre 5 cadres fin septembre. Ce point est à retenir absolument. Une fois la récolte terminée, l’apiculteur peut faire le premier traitement anti-varroa. Par exemple, des lanières anti-varroa sont placées de chaque côté du couvain. Elles y resteront quelques semaines. Demandez conseils à votre GDSA !
Transhumer les ruches : comme les ressources en nourriture s'appauvrissent, il est toujours possible de transhumer les ruches là où les floraisons sont plus tardives.
Le travail de l'apiculteur en
JUIN
Le début de la saison apicole de 2024 a été marqué par le mois de mai le plus pluvieux depuis 2013, mettant à rude épreuve les colonies d'abeilles... Cette situation extrême a engendré des situations difficiles pour de nombreux apiculteurs. Dans certaines régions, il n'y a eu aucune récolte à ce jour, l'essaimage a été plus important et des mortalités massives par famine ont été observées dans les ruches les plus peuplées. Cependant, dans quelques rares zones, notamment celles où le colza prédomine, les résultats de la récolte sont restés acceptables. Face à cette situation, il est impératif de surveiller les réserves dans les ruches. De plus, la lutte contre le frelon asiatique, dont le développement a pris du retard en raison des conditions météorologiques, doit se poursuivre activement. La prudence et l'attention sont plus que jamais nécessaires pour naviguer à travers cette période critique.
Dans la ruche
Jusqu’au 21 juin, la reine pond abondamment dans la ruche. À partir du solstice, le manque de pollen et de nectar entraîne une diminution de la ponte et 21 jours plus tard, le 14 juillet, les naissances sont plus abondantes que les oeufs pondus. Jusqu’à la mi-juillet, les abeilles continuent de bâtir. En effet, la construction est le fait des cirières ; c’est-à-dire des abeilles qui ont atteint environ 12 jours d’âge. Cette production dure moins d’une semaine. Cette très courte fonction cirière chez l’abeille donne lieu à la construction des rayons dans la mesure où le nombre de cirières est important et que nectar et pollen rentrent en abondance. Le solstice marque donc un vrai changement de saison pour les abeilles.
Le calendrier de vie des abeilles est crucial dans le développement de vos colonies. Il faut bien avoir à l’esprit que les abeilles présentes au trou de vol en juin sont issues des oeufs pondus en avril. Pour avoir des colonies fortes en fin d’été, c’est donc au mois de juin que tout se joue ! Un manque de nourriture en cette saison peut donc avoir d’importantes répercussions sur l’hivernage. Surveillez donc les miellées et les réserves.
Au rucher
L’apiculteur pourra profiter de l’activité des cirières pour faire construire des cadres. C’est le dernier mois pour la construction des rayons et il est important de poursuivre leur renouvellement. Il en profitera alors pour jeter un oeil au couvain – reste-t-il abondant ? – et à la santé de la ruche – y a-t-il des signes de maladies, en particulier de varroa ? En cas de faiblesse du couvain, il pourra nourrir afin de stimuler la ponte de la reine (cela peut être le cas d’un essaim récupéré il y a peu). Cela permet de maintenir la dynamique de la ponte de la reine, c'est essentiel.
Agrandir et aérer : le soir les abeilles "font la barbe", elles s'agglutinent en paquet sous le plateau de sol. C'est le signe que la colonie est trop populeuse (dans ce cas il faut ajouter une hausse) ou que la ruche est trop chaude (dans ce cas il faut mettre un fond de ruche aéré).
Prendre soin des essaims artificiels qui doivent progresser régulièrement d'un cadre supplémentaire par mois
Juin, mois des transhumances
Pour certains apiculteurs, juin est un mois de transhumance. Après l’acacia, le tilleul puis la lavande sont deux gros fournisseurs de miel de qualité. L’apiculteur pourra profiter de ces floraisons en déplaçant ses ruches et en veillant à mettre des hausses nouvelles afin de recueillir un miel mono-floral. Les colonies seront introduites seulement lorsque 10 à 20% des fleurs sont ouvertes afin que les abeilles soient immédiatement attirées dans les cultures à polliniser et ne soient pas tentées de se tourner vers une source plus attractive. L’apiculture, si elle a quelques grandes règles de base, n’est pas pour autant science exacte ou pour le moins régulière. L’année apicole doit se ‘’ personnaliser ‘’ par l’observation de la ruchée, la connaissance de son environnement, des conditions et prévisions météo, et des options de l’apiculteur. L’apiculteur surveillera l’essaimage qui peut encore se produire.
Quelles sont les plantes mellifères au mois de juin ?
Le tilleul : procure un miel délicat. Sa floraison prend le relais de celle de l’acacia. C’est un arbre plus majestueux que ce dernier. Il rivalise avec le chêne en la matière, ce qui n’avait pas échappé aux anciens. Le tilleul est abondamment consommé en tisane pour ses vertus sédatives. Au mois de juillet, les abeilles ne se contentent pas de visiter le fond des corolles, elles récoltent également le miellat, produit par les pucerons se développant sur le feuillage dont ils ponctionnent la sève. Le miel de Tilleul peut entrer dans la composition poly-florale du miel de forêt ou faire l’objet d’un miel mono-floral. Dans ce cas, il est ambré-clair et prend, à l’état solide (cristallisation courte à longue), une teinte jaune plus ou moins sombre dont la granulation est moyenne.
La lavande : est le symbole de la Provence. Ces champs inspirent les peintres et les abeilles ! Elle a un petit cousin : le lavandin. Toutes deux de la famille des labiées, la lavande et le lavandin, que l’on confond très souvent, sont
néanmoins d’espèces différentes. La lavande vraie est une espèce originelle, alors que le lavandin est un hybride qui résulte du croisement de la lavande vraie et de l’Aspic. La lavande (ou le lavandin) a pour l’apiculteur, outre la qualité du miel qu’elle fournit, une deuxième vertu : une fois séchées, ses tiges constituent un excellent combustible pour les enfumoirs. Il est toutefois à noter que la lavande ou lavandin n’apporte pas de pollen aux abeilles.
Le châtaignier : présent essentiellement sur les sols acides et un arbre élancé qui procure nectar et pollen à nos chères butineuses. Il procure un miel aux saveurs boisées avec une légère amertume. Riche en oligo-éléments (potassium, magnésium, manganèse et barym). Ce miel possède des vertus cicatrisantes.
Le travail de l'apiculteur en
Mai
Le printemps est une saison de contraste et ce mois d’avril 2024 en est la parfaite illustration. Après une première quinzaine estivale, le mois s’est poursuivi avec un temps hivernal marqué par des gelées. Dans ce contexte, il est difficile de faire coïncider la croissance de la colonie avec les floraisons. Pour passer ce cap délicat, pensez à surveiller les grosses colonies, avec des jours en dents de scie, elles ont vite consommé les réserves ! Contrôlez le poids et nourrissez si nécessaire. Là où les acacias sont présents, il faut un peu de chance, la fleur demande 19°C pour s’ouvrir et de l’eau pour avoir du nectar. En cas de beau soleil avec vent accompagné de nuits froides, les fleurs restent désespérément fermées. De même, si la chaleur est là, mais que la sécheresse l’accompagne, les fleurs sont grandes ouvertes, mais sans nectar… Le miel d’acacia est souvent aléatoire dans nos régions, en Hongrie grand producteur de ce miel, la sélection a permis de disposer d’acacias donnant des floraisons tardives. On croise les doigts pour que la miellée soit au rendez-vous.
Attention aux éventuels risques de froid, à la période des "Saints de Glace" (11-12-13 mai) qui peuvent survenir bien avant la douceur de mai.
Dans la ruche
Les butineuses s’activent de fleurs en fleurs pour récolter le pollen et le nectar qu’elles stockent en abondance. La population s’accroît désormais rapidement. La nourriture est en abondance, la reine pond abondamment. Les cadres remplis de couvain sont en augmentation tout comme ceux de nectar. La pose de hausse est le moyen de libérer de la place !
À ce moment de l’année, l’équilibre de la ruche est à surveiller. L’accroissement important du nombre d’abeilles, corrélé à une diminution du tonus de la reine peut entraîner l’essaimage. Rappelons ici que même si une reine peut atteindre l’âge de 6 ans, sauf exception, dès la seconde année de sa pleine ponte, le nombre d’oeufs pondus par jour dépasse à peine la moitié de ce qu’elle pondait l’année précédente.
Au rucher
L’apiculteur poursuit ses efforts pour capturer les reines de frelons asiatiques.
Précéder l'essaimage : Différents facteurs peuvent conduire à l’essaimage : l’âge de la reine, les miellés, la météo, la lignée d’abeilles… « l’un des signes prémonitoires de l’essaimage est l’inversion de la surface de couvain ouvert par rapport à celle de couvain fermé ». Quand il y a plus d’abeilles jeunes dans la ruche que d’abeilles en butinage à l’extérieur, la ruche peut se désorganiser conduisant à l’essaimage.
L’apiculteur ne prévient pas l’essaimage, il le précède en créant des essaims artificiels.
Pose de ruchettes pièges : Des ruchettes pièges peuvent être placées à quelques mètres du rucher et un peu en hauteur. Un bon coup de chalumeau pour réveiller les odeurs de colonie et quelques vieux cadres seront les compléments indispensables à l’inévitable attire essaims. Si on ne prend pas d’essaim, au moins aura-t-on le plaisir d’y trouver de la teigne qui fera le bonheur des pêcheurs.
Installation des hausses : C’est le moment de poser les hausses, en mai si les colonies sont au taquet et les floraisons surabondantes (colza en particulier). Ces hausses accueillent l’excédent de miel produit par une surabondance de butineuses. Ce qui veut donc dire que la hausse se pose lorsque le corps est totalement occupé où que les abeilles y stockent du miel, ce qui est à éviter le plus possible.
Récolte du pollen : La récolte du pollen est une opération délicate pour différentes raisons :
• Aliment de la ruche, il doit être prélevé raisonnablement sous peine de diminution de ponte de la reine voire de carence pouvant entraîner l’apparition de loque
• Les pelotes de pollen sont fragiles, elles doivent être prélevées très régulièrement dans la trappe à pollen
• Pour être conservé, le pollen doit être séché dans les règles de l’art.
Cette récolte se pratique à l’aide de trappes à pollen.
Récolte de la propolis : La récolte de la propolis est une opération simple qui assurera à l’apiculteur confirmé même débutant, une petite quantité de ce précieux antioxydants et antimicrobiens. Il pourra utiliser en décoction pour son usage personnel ou qu’il incorporera dans le nourrissement des colonies.
Elle se pratique à l’aide d’une grille placée en haut des cadres. Les abeilles colmateront les trous qui la composent, il ne restera alors plus qu’à la mettre en congélateur pour détacher facilement les morceaux de cette gomme.
Le travail de l'apiculteur en
Avril
À la faveur d’un mois de mars très arrosé, les floraisons vont bon train. Depuis plusieurs semaines, le romarin et le colza sont en fleur. Les visites de printemps battent leur plein entre 2 journées fraiches. L’apiculteur stimule les colonies par un nourrissement léger. Geste prévention ! Le mois d’avril est la période idéale pour piéger les fondatrices frelons asiatiques.
Dans la ruche
Les floraisons et le réchauffement tirent l’abeille hors de la ruche. Les allers-retours s’accentuent. La reine s’est mise à pondre abondamment, le couvain se développe rapidement occupant les cadres centraux de la ruche. Bref, tout le monde s’active !
Au rucher
La visite de printemps s'effectue fin mars/début avril lorsque la température est supérieure à 15°C. Cela est variable en fonction des températures et du niveau de fleurissement de l’environnement.
De l’observation, il tire les enseignements qui conviennent pour la gestion de chaque ruche au cours des mois à venir. Avril est un mois actif pour l’apiculteur. Une large palette d’opérations est possible au cours du mois : faire construire des cadres cirés, diviser une ruche en deux, récupérer des cadres de couvain et de réserve pour les nouveaux essaims, récupérer des essaims naturels, éventuellement mettre des hausses et faire une première récolte.
Les entrées de ruche métalliques ou plastiques seront enlevées pour faciliter les allées et venues des butineuses. Les abeilles ont besoin d'eau, s'il n'y en a pas à proximité de votre rucher, veillez à ce qu’un abreuvoir soit toujours rempli. En Avril, les essaimages sont courants. Peut-être aurez-vous la chance de voir se poser un essaim à récolter.
Contrôler la fièvre d'essaimage
Chaque jour de chaleur, entre midi et 14 h, surveillez l’animation devant vos ruches. Les essaims sortent toujours en milieu de journée. S’il y a plusieurs jours de pluie et de froid, il est fréquent de voir les essaims sortir le premier jour ensoleillé qui suit.
Lorsque les populations sont très fortes, jusqu’à 8 cadres de couvain, sur le colza par exemple (fin avril), le risque d’essaimage est majeur. Un coup de froid bloque la ponte de la reine et les conditions sont rapidement réunies.
En effet, que la surface du couvain fermé devienne supérieure à celle du couvain ouvert et le nombre des nourrices disponibles devient brusquement plus important que celui des larves à nourrir. Les abeilles suralimentent certaines larves et en font des reines. Cet indicateur est à bien comprendre, car cette inversion, couvain ouvert/couvain fermé, sur une forte colonie annonce l’essaimage prochain.
Dès l’apparition de cellules de reines operculées, il faut faire de l’essaimage artificiel. Chaque cadre contenant des cellules de reines est mis dans une ruchette avec un autre cadre de couvain et un cadre de miel, le tout couvert d’abeilles. Ces cadres peuvent être pris dans d’autres ruches. On complétera de cadres bâtis. L’essaim réussit d’autant mieux que le nombre des abeilles emportées est important.
Si on fait cette manoeuvre pour stopper le risque d’essaimage sur une très forte colonie qui n’a pas encore produit de cellules de reines, on prend un cadre de couvain avec des cellules pris dans une autre ruche (sans ses abeilles), on ne prendra que deux cadres de couvain fermé (le plus possible) avec leurs abeilles dessus dans la ruche à affaiblir, mais on brossera des abeilles situées sur trois cadres de couvain, on saigne ainsi la colonie en la privant d’une partie de ses nourrices.
Un essaim artificiel sera nourri en continu et devra atteindre 5 cadres en fin de saison, il sera prêt pour passer l’hiver et servir pour des réunions l’année prochaine.
Pour l’élevage des reines, il est important de stimuler les colonies souches et éleveuses. Des sirops appropriés permettront d’apporter un surcroît de protéines pour stimuler la ponte de la reine et la production de gelée royale chez les abeilles nourrices. Là encore, la surveillance des colonies s’impose car il serait dommageable qu’une stimulation intempestive produise des essaimages alors que ce qui est visé est d’en atteindre la limite pour réunir les meilleures conditions de l’élevage artificiel.
Le piégeage des fondatrices
Reparlons une fois encore du piégeage de la reine du frelon asiatique, la fondatrice. C’est la pleine saison
Le travail de l'apiculteur en
Mars
Après un mois de février particulièrement doux avec une reprise de ponte dans la plupart des régions, les apiculteurs doivent avoir la plus grande vigilance sur les réserves de leurs colonies. Des périodes de fraîcheurs ne sont pas encore exclues en ce mois de mars. En parallèle du travail au rucher et pour limiter l’impact du frelon asiatique, c’est le moment de poser les pièges pour les fondatrices.
Dans la ruche
La grappe commence à se disloquer sous l’effet de la chaleur croissante. La reine va accroître sa ponte et les abeilles se mettre à élever le couvain. Les beaux jours, elles reprennent leurs vols à la recherche du pollen nécessaire à l’alimentation des futures abeilles.
Lors de la visite de printemps, le couvain occupera plusieurs cadres si le développement se fait correctement. Les premiers pollens sont arrivés, si la ponte de la reine est repartie depuis longtemps la quantité de pollen requise pour la croissance démographique de la colonie est impressionnante. Si une forte miellée apparaît lors de la floraison du saule Marsault, c’est l’indicateur d’une année à essaimage.
Au rucher
En mars, restons prudents, car des températures bien basses peuvent encore se produire. Pour toute visite ou ouverture de ruche, il faudra attendre que la saison se stabilise, que la température minimum de 12 à 15 degrés se soit installée depuis plusieurs jours : le couvain, lui, craint le froid.
Vérifier les réserves : Il convient, pour le moins, que l’apiculteur soupèse ses ruches pour tenter d’estimer les réserves : ruche facile à soulever égal danger immédiat, nourrissement immédiat avec du sirop. Certains sont contraints de nourrir massivement lorsque par exemple le rucher est distant ; ce n’est pas l’idéal, si vous pouvez vous rendre facilement sur place, il est préférable de suivre la progression estimée de l’élevage.
Là, le nourrissement liquide, a un double objectif : de sauvetage d’abord, si la ruche est à court de réserve, et de stimulation, car il s’agit aussi de relancer le développement de la colonie : la reine pond, il faut nourrir les larves et le but est bien d’amener la ruchée à une population la plus fournie possible, pour la miellée principale. Il faut du monde pour « faire du miel ».
Si de beaux jours se succèdent, le changement des plateaux de sol est à faire. À deux, c’est le plus commode, après un bon enfumage sur l’entrée (5 coups de soufflet au trou de vol d’une fumée abondante). On décolle le plateau de sol au lève-cadres, on soulève le corps et l’aide glisse le plateau de sol nouveau. On cale l’ensemble de façon à ce que les nourrisseurs puissent être de niveau. On notera l’état de propreté ou de saleté du plateau, c’est un indicateur de l’état de la colonie, de sa capacité de nettoyage et de son volume, cela permet de voir également si un prédateur s’y est introduit. Une surabondance de pailles, restes d’abeilles mortes, noyaux, font craindre la visite de lézards, musaraignes qui auront consommé des abeilles, les réserves de miel. Les rayons seront très abîmés et si la colonie est encore en vie, sans doute très amoindrie, il faudra équiper la ruche en rayons neufs, sans doute prévoir de réunir la colonie, mais sûrement de la nourrir comme un essaim. Le plateau de sol enlevé, les observations notées sur le carnet, on procède au nettoyage du plateau.
On gratte au lève-cadres les saletés, la boue éventuelle, on passe au chalumeau portable ce plateau pour le désinfecter, on chauffe au point de voir les déchets de propolis bouillir et la cire s’enflammer. Le bois doit brunir.
Les plateaux faits en grillage galvanisé et /ou avec des montants en plastiques seront brossés dans un bac avec de la Javel moussante (un berlingot pur pour 4,75 l d’eau). On laisse le plateau sécher, sans le rincer, le temps de faire un autre changement. En cas de loque traitée l’année antérieure, le plateau de sol doit tremper une demi-heure. On passe au chalumeau le lève-cadres. Jamais on n’imagine à quel point la prévention des maladies est un impératif aujourd’hui du fait des fragilités introduites par le varroa. La transmission la plus visible est celle des mycoses et des loques.
Le bon emplacement pour votre rucher : Changer de lieu si besoin, c’est le moment… Le transport des ruches à ce moment de l’année se fait sans risque. Donc sans précaution particulière. À faire la nuit tombée. Si vous devez changer d’emplacement, choisir un nouveau lieu, cherchez le proche de sources mellifères (800 m à la ronde au maximum), à l’abri de l’humidité, mais proche d’un point d’eau (200 à 500 m), à l’abri des vents dominants et ensoleillé. Ces conditions idéales sont favorables au développement des colonies et à la production de miel.
À plus de 800 m des zones de production de nectar, les butineuses rentrent en ayant consommé l’essentiel de leur récolte et elles sont fatiguées, l’eau est indispensable pour élever le couvain, et l’humidité qui refroidit les colonies est le pire ennemi des abeilles. Les abeilles ne craignent pas le plein soleil, mais les ruches situées dans des emplacement recevant un ensoleillement maximal en été devront être scrupuleusement isolées.
Le propriétaire que vous pouvez connaître ou trouver à partir du cadastre, s’il accepte votre proposition, sera confirmé par écrit de son accord en un courrier de remerciement, dont vous garderez une copie. Vous ne manquerez pas de lui préciser dans cette lettre qu’en cas de vente de son terrain ou de son souhait de vous voir partir, vous lui demandez un délai fixé d’un commun accord. Il est de tradition de payer une location par ruche, qui peut être de l’ordre d’un pot de miel par an.
Le plaisir d'élever des reines : L’élevage de reines, pour l’amateur qui possède ne serait-ce que 6 ruches, est non seulement un plaisir mais une forme de conduite du rucher qui optimise son cheptel. Nous suggérons aux apprentis d’adopter la simplicité, car la jeunesse des reines est d’importance très supérieure à la qualité de leur lignée et même de leur race. La qualité de la conduite de l’élevage est un facteur déterminant pour le professionnel ; mais il est très secondaire pour l’amateur, son bénéfice essentiel : apprendre à élever des reines oblige à plus de rigueur dans la conduite du rucher. Sans aller jusqu’à reproduire des reines au hasard des colonies, on éliminera systématiquement les lignées malades. Et, années après années, l’éleveur apprendra à faire de la sélection.
Abreuvez vos colonies : Le début du printemps est le moment crucial que l’apiculteur ne doit pas rater, ses abreuvoirs doivent être prêts sinon ils risquent d’être ignorés tout le reste de la saison.
Frelons asiatiques : De février à mai, c’est la saison pour piéger les fondatrices, c’est-à-dire les reines des frelons asiatiques. « Le piégeage constitue une des deux actions prioritaires en matière de lutte contre le frelon asiatique ». Bien conduit, il est aujourd’hui le moyen le plus efficace de régulation de la population.