Le travail de l'apiculteur en

Mars

L’hiver qui s’achève (rappelons que l’hiver météorologique se termine le 28 février) est toujours présent.
La pluie manque cruellement depuis le début du mois de février 2023, à tel point que ce dernier pourrait intégrer le podium des mois les plus secs jamais observés !
Avec de très belles journées et malgré le froid, la végétation accentue son réveil tout comme les colonies d’abeilles. Attention aux quelques gelées qui peuvent arriver en mars. La pluie est également souvent au rendez-vous. Les premières visites de printemps s’échelonnent par région selon la météo. L’heure est au bilan de l’hiver.

Dans la ruche
Les apiculteurs sentent monter l’envie de s’approcher des ruches. Mais si les températures ne sont pas suffisamment installées : il faut savoir être patient. Dans la ruche, la grappe commence à se disloquer sous l’effet de la chaleur croissante. La reine va accroître sa ponte et les abeilles se mettre à élever le couvain. Les beaux jours, elles reprennent leurs vols à la recherche du pollen nécessaire à l’alimentation des futures abeilles.
Lors de la visite de printemps, le couvain occupera plusieurs cadres si le développement se fait correctement. Les premiers pollens sont arrivés, si la ponte de la reine est repartie depuis longtemps la quantité de pollen requise pour la croissance démographique de la colonie est impressionnante. Si une forte miellée apparaît lors de la floraison du saule Marsault, c’est l’indicateur d’une année à essaimage.
Les abeilles rentrent désormais avec du pollen sur les pattes.

Au rucher
Il convient, pour le moins, que l’apiculteur soupèse ses ruches pour tenter d’estimer les réserves : ruche facile à soulever égal danger immédiat, nourrissement immédiat avec du sirop. Certains sont contraints de nourrir massivement lorsque par exemple le rucher est distant ; ce n’est pas l’idéal, si vous pouvez vous rendre facilement sur place, il est préférable de suivre la progression estimée de l’élevage.
Là, le nourrissement liquide, a un double objectif : de sauvetage d’abord, si la ruche est à court de réserve, et de stimulation, car il s’agit aussi de relancer le développement de la colonie : la reine pond, il faut nourrir les larves et le but est bien d’amener la ruchée à une population la plus fournie possible, pour la miellée principale. Il faut du monde pour « faire du miel ».
En mars, restons prudents, car des températures bien basses peuvent encore se produire. Pour toute visite ou ouverture de ruche, il faudra attendre que la saison se stabilise, que la température minimum de 12 à 15 degrés se soit installée depuis plusieurs jours : le couvain, lui, craint le froid.
Le changement des plateaux de sol est à faire. À deux, c’est le plus commode, après un bon enfumage sur l’entrée (5 coups de soufflet au trou de vol d’une fumée abondante). On décolle le plateau de sol au lève-cadres, on soulève le corps et l’aide glisse le plateau de sol nouveau. On cale l’ensemble de façon à ce que les nourrisseurs puissent être de niveau. On notera l’état de propreté ou de saleté du plateau, c’est un indicateur de l’état de la colonie, de sa capacité de nettoyage et de son volume, cela permet de voir également si un prédateur s’y est introduit.
On procède au nettoyage du plateau : Les plateaux faits en grillage galvanisé et /ou en plastiques seront brossés dans un bac avec de la Javel moussante (un berlingot pur pour 4,75 l d’eau). On laisse le plateau sécher, sans le rincer, le temps de faire un autre changement. En cas de loque traitée l’année antérieure, le plateau de sol doit tremper une demi-heure. On passe au chalumeau le lève-cadres. Jamais on n’imagine à quel point la prévention des maladies est un impératif aujourd’hui du fait des fragilités introduites par le varroa. La transmission la plus visible est celle des mycoses et des loques.
Abreuvez vos colonies : Comme nous le précisions dans, le début du printemps est le moment crucial que l’apiculteur ne doit pas rater, ses abreuvoirs doivent être prêts sinon ils risquent d’être ignorés tout le reste de la saison.
Le bon emplacement pour votre rucher
Changer de lieu si besoin, c’est le moment…
Le transport des ruches à ce moment de l’année se fait sans risque. Donc sans précaution particulière. À faire la nuit tombée. Si vous devez changer d’emplacement, choisir un nouveau lieu, cherchez le proche de sources mellifères (800 m à la ronde au maximum), à l’abri de l’humidité, mais proche d’un point d’eau (200 à 500 m), à l’abri des vents dominants
et ensoleillé. Ces conditions idéales sont favorables au développement des colonies et à la production de miel.
À plus de 800 m des zones de production de nectar, les butineuses rentrent en ayant consommé l’essentiel de leur récolte et elles sont fatiguées, l’eau est indispensable pour élever le couvain, et l’humidité qui refroidit les colonies est le pire ennemi des abeilles. Les abeilles ne craignent pas le plein soleil, sauf là où c’est le désert qui s’annonce… Il y a peu d’endroits en France de ce type.
Piégeage des fondatrices
De février à mai, c’est la saison pour piéger les fondatrices, c’est-à-dire les reines des frelons asiatiques. Bien conduit, il est aujourd’hui le moyen le plus efficace de régulation de la population.

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