Le travail de l'apiculteur en

Décembre

Le mois de novembre a mis à l’épreuve nos colonies : tempêtes, fortes pluies, inondations, recrudescence des frelons… Décembre est maintenant le temps de l’hivernage.

Dans la ruche
Les abeilles se pelotonnent autour de leur reine. Elles se regroupent en grappe, de plus en plus serrée si la température extérieure diminue de façon à limiter les courants d’air et conserver la chaleur.
En décembre, la colonie dépense la plus grande partie de son temps à réguler la température à l’intérieur de la ruche. La ponte est inexistante et la population reste stable. L’activité de la colonie est au ralenti… L’hiver, lorsque la température extérieure est inférieure à 18°C, la température du nid en présence de couvain doit se maintenir vers 34°C. Sans couvain, les abeilles peuvent survivre avec une température minimale de 13°C au coeur de l’essaim.
Si durant le printemps et l’été les colonies sont très actives et donnent une récolte à la fin de la saison, en hiver, c’est le repos et le maître-mot est la paix. Cela ne veut pas dire laisser la ruche d’abeille sans surveillance, mais il faut y jeter un oeil de temps en temps : le toit, les parois… L’essentiel est de ne pas faire du bruit ou trop de mouvements pour ne pas brusquer les abeilles. Si on découvre un bon nombre d’abeilles mortes, il n’y a pas lieu de paniquer, c’est normal en cette période. La mort naturelle les touche en hiver et on peut compter dans les 3 000 morts en trois mois. Pour l’hygiène de la ruche, il est préférable mais non obligatoire de la débarrasser des cadavres au moyen d’un crochet.

Au rucher
L’apiculteur effectue des promenades de surveillance, renforce l’isolation, veille à ce que la ruche ne soit pas attaquée et reste vigilant sur les réserves.
Il est très important de ménager la tranquillité des abeilles : dérangées, elles s’agitent et consomment des provisions. Le stock doit rester conséquent et le plus longtemps possible. Il doit passer l’hiver, dont on ne peut supposer la durée et la rigueur. Ces réserves conditionnent l’état de la colonie, sa vigueur à la reprise de fin d’hiver. En cours de mauvaise saison, une « surconsommation » participerait à un encombrement intestinal, à un moment peu propice à la sortie d’hygiène.
Il est tard et nuisible de donner de la nourriture liquide par temps froid. Telle opération stimulerait la ponte, l’élevage de couvain et gaspillerait aussi les provisions. Vraiment, en cas d’absolue nécessité de « sauveté », il peut être envisagé de donner du candi : directement sur cadres, sous nourrisseur retourné, mais le risque demeure qu’il ne soit même pas utilisé (s’il fait trop froid pour la grappe). L’apiculteur avisé a su nantir son cheptel en tout début d’automne.
Une ruche qui souffre moins du froid et une ruche qui hiverne mieux. Restent quelques précautions : pour la ruche comme pour la maison, le gros de déperdition de chaleur se fait par le haut. Tentez donc un maximum de ‘’calorifugeage‘’ : coussin de paille, plaque polystyrène, morceaux de vieille couverture, carton ondulé, journaux… pourront être mis sous le toit. On profitera encore de l’occasion pour vérifier son étanchéité, s’assurer de sa stabilité et le lester : il ne s’agit pas qu’il s’envole ! Voyez aussi la grille d’entrée : elle doit résister aux assauts d’éventuels intrus.
Enfin, assurez-vous d’un maximum de précautions pour parer aux risques d’humidité : l’abeille y est encore plus sensible qu’au froid dont elle se défend mieux (en s’alimentant !).

Vous utiliserez quelques moments d’hiver pour parfaire au nettoyage de votre matériel, si ce n’est déjà fait ; les cadres de réserve seront passés en revue, grattés, réparés, re-cirés… Montez et cirez quelques cadres neufs qui vous seront utiles pour la saison prochaine et vous éviteront recherche et précipitation au moment opportun. Profitez de l’inactivité des abeilles pour entretenir les abords du rucher. Vous prendrez le temps pour aménager, débroussailler vos emplacements (sans mettre en route des moteurs !). Envisagez quelques plantations d’aromatiques ou plantes mellifères. Il est vrai que la production de miel nécessite des étendues, mais pour l’amateur, un petit terrain d’abord, apte à se développer seul ensuite, peut présenter un intérêt : thym, romarin, bourrache, sauge… Condimentaire ou de tisane… À votre convenance. Le but étant de diversifier les sources de nectar et de pollen.

Déclaration de vos ruches avant le 31 décembre

Tout apiculteur est tenu de déclarer chaque année entre le 1er septembre et le 31 décembre les colonies d’abeilles dont il est propriétaire ou détenteur, en précisant notamment leur nombre d’une part et leurs emplacements d’autre part. La déclaration est obligatoire dès la première colonie détenue. Cette déclaration concourt à une meilleure connaissance du cheptel apicole français et participe à sa gestion sanitaire, notamment face à la menace que
représente le parasite Aethina tumida. Elle permet également de mobiliser des aides européennes dans le cadre du Plan apicole européen permettant un soutien à la mise en oeuvre d’actions en faveur de la filière apicole française.

RSS - Articles RSS - Commentaires