Le travail de l'apiculteur en
Septembre
Septembre est une période de transition. Après un mois d’août particulièrement sec et chaud, selon les régions, l’apiculteur peut en être à des stades très différents. Tandis que certains font une dernière récolte, d’autres peuvent faire leur mise en pot et/ou préparer l’hiver et la saison suivante. L’objectif reste clair : assurer la survie hivernale et garantir un printemps vigoureux. Trois priorités guident l’apiculteur : état sanitaire, réserves suffisantes et lutte contre le frelon asiatique.
Dans la ruche :
En septembre, les ressources mellifères diminuent. Le lierre, les asters ainsi que la bruyère callune constituent les dernières grandes sources de nectar et de pollen. Le raccourcissement des jours et la baisse d’ensoleillement réduisent la durée des vols. Par conséquent, les butineuses sortent moins longtemps et concentrent leurs efforts sur le stockage des réserves. Les colonies adaptent leur activité pour consolider ce qui reste.
La reine réduit progressivement sa ponte. La colonie produit une nouvelle génération d’abeilles dites « d’hiver » ou abeilles diutinus (qui dure longtemps). Contrairement aux abeilles d’été, leur longévité est de 4 à 6 mois. Elles ne vivent pas plus longtemps parce qu’elles travaillent moins, mais parce que leur physiologie est particulière : elles accumulent des réserves protéiques dans leur corps gras, ce qui leur permet de survivre à la disette hivernale et de maintenir la grappe. La qualité et l’abondance du pollen disponible influencent, donc directement leur vigueur.
Au rucher :
Faire la visite générale d'automne.
C’est un inventaire, un état des lieux qui vise à constater, éventuellement cadre par cadre, l’état sanitaire de la colonie, ce que le couvain peut renseigner ; la situation des réserves, tant en pollen qu’en miel. Un hivernage réussi dépend de réserves suffisantes. On estime qu’une colonie doit disposer de 15 à 20 kg de miel pour passer l’hiver. L’apiculteur évalue le poids de la ruche et complète si besoin avec du sirop lourd (70 % sucre – 30 % eau). Ce nourrissement doit être effectué tôt, afin d’éviter que les abeilles d’hiver s’épuisent dans des activités de transformation du sirop. Si les apports naturels en pollen sont insuffisants, il peut également distribuer des substituts protéinés. Ces compléments favorisent le développement du corps gras des abeilles, renforcent leur résistance face au varroa et améliorent leur longévité hivernale.
Lutter contre le varroa
Septembre marque souvent la dernière fenêtre pour agir contre le varroa. Plus qu’une question de calendrier, c’est surtout la fin de la dernière récolte qui détermine le moment d’intervenir. Dès celle-ci effectuée, les traitements acaricides disposant d’une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) doivent être appliqués sans délai.
Un suivi précis du niveau d’infestation reste indispensable : comptage des chutes naturelles, test au sucre glace ou au CO₂. L’efficacité du traitement conditionne directement la santé et la survie des abeilles d’hiver, qui doivent impérativement être préservées de la pression parasitaire.
Lutter contre le frelon asiatique
Cette année, dans certaines régions, la pression du frelon asiatique a commencé très tôt, accentuant la prédation sur les colonies. Le stress provoqué par ces attaques réduit l’activité de butinage. Il limite, donc, le stockage des réserves et fragilise la colonie en fin d’hiver.
Selon le niveau de présence observé autour du rucher, une stratégie intégrée est recommandée :
• Muselières pour limiter l’accès direct au trou de vol ;
• Harpes électriques efficaces pour neutraliser les frelons adultes ;
• Piégeage sélectif avec appâts adaptés pour éviter les captures d’insectes non ciblés.
L’association de ces méthodes permet de réduire significativement la pression et d’améliorer les chances de survie des colonies à l’hivernage. Toutefois, la meilleure solution reste, bien évidemment, la destruction de nid (réalisée par un professionnel).
Réorganiser, resserrer les colonies
En septembre, l’apiculteur réduit l’espace disponible dans la ruche afin de limiter le refroidissement et de concentrer la colonie. Les hausses et cadres vides doivent être retirés, et une partition peut être placée si nécessaire.
Par ailleurs, les colonies trop faibles peuvent être réunies afin d’augmenter leurs chances de survie durant l’hiver.
Rétrécir les entrées pour éviter le pillage
Noter les détails des traitements et nourrissement dans le registre d'élevage