Le travail de l'apiculteur en
Juin
Le mois de mai a été le mois le plus chaud jamais enregistré par Météo-France avec des températures 3°C en dessus de la norme : « Il s’agit d’un épisode de chaleur exceptionnel par sa précocité, sa durée et son étendue géographique » précise l’institut. La végétation a profité de ces conditions. Les floraisons de printemps étaient au rendez-vous notamment le colza et l’acacia. En attendant les fleurs d’été, les réserves doivent être surveillées de prêt. La météo clémente a également un effet non-négligeable sur le frelon asiatique, sa population est en phase de croissance, le nid se développe et la reine pond abondamment. Les pièges doivent être multipliés
Dans la ruche
Les colonies d’abeilles sont à leur maximum, jusqu’au 21 juin, la reine pond abondamment dans la ruche. A partir du solstice, le manque de pollen et de nectar entraine une diminution de la ponte et 21 jours plus tard, le 14 juillet, les naissances sont plus abondantes que les oeufs pondus.
Jusqu’à la mi-juillet, les abeilles continuent de bâtir. En effet, la construction est le fait des cirières ; c’est à dire des abeilles qui ont atteint environ 12 jours d’âge. Cette production dure moins d’une semaine. Cette très courte fonction cirière chez l’abeille donne lieu à la construction des rayons dans la mesure où le nombre de cirières est important et que nectar et pollen rentrent en abondance.
Le solstice marque donc un vrai changement de saison pour les abeilles.
Au rucher
Développer sa colonie, s’il s’agit d’un essaim de l’année il faudra peut-être patienter ! La préoccupation va souvent être de faire grandir sa colonie et d’ajouter de nouveaux cadres. Il faut surveiller l’évolution du couvain et appliquer les conseils ci-dessous pour l’ajout de nouveaux cadres.
L’apiculteur pourra profiter de l’activité des cirières pour faire construire des cadres. Pour le renouvellement immédiat des anciens cadres, des trop noircis, ou la constitution d’un stock qui aura toujours utilité ultérieurement. Il en profitera alors pour jeter un oeil au couvain – reste-t-il abondant ? – et à la santé de la ruche – y a-t-il des signes de maladies, en particulier de varroa ? En cas de faiblesse du couvain, il pourra nourrir afin de stimuler la ponte de la reine (cela peut être le cas d’un essaim récupéré il y a peu).
Le calendrier de vie des abeilles est crucial dans le développement de vos colonies. Il faut bien avoir à l’esprit que les abeilles présentes au trou de vol en juin sont issues des oeufs pondus en avril. Pour avoir des colonies fortes en fin d’été, c’est donc au mois de juin que tout se joue ! Un manque de nourriture en cette saison peut donc avoir d’importantes répercussions sur l’hivernage. Surveillez donc les miellées et les réserves.
Effectuer une récolte partielle, pour le miel de Printemps par exemple. Il est important de surveiller le remplissage des hausses toutes les semaines, éventuellement en soupesant la ruche, pour éviter d'ouvrir les ruches de manière intempestive. Si besoin, n’hésitez pas à rajouter une deuxième hausse.
Pour certains apiculteurs, juin est un mois de transhumance. Après l’acacia, le tilleul puis la lavande sont deux gros fournisseurs de miel de qualité. L’apiculteur pourra profiter de ces floraisons en déplaçant ses ruches et en veillant à mettre des hausses nouvelles afin de recueillir un miel mono-floral. Les colonies seront introduites seulement lorsque 10 à 20% des fleurs sont ouvertes afin que les abeilles soient immédiatement attirées dans les cultures à polliniser et ne soient pas tentées de se tourner vers une source plus attractive.
L’apiculture, si elle a quelques grandes règles de base, n’est pas pour autant science exacte ou pour le moins régulière. L’année apicole doit se ‘’ personnaliser ‘’ par l’observation de la ruchée, la connaissance de son environnement, des conditions et prévisions météo, et des options de l’apiculteur. L’apiculteur surveillera l’essaimage qui peut encore se produire.
Stimuler l’activité des essaims capturés récemment en les nourrissant au sirop. Certains apiculteurs éliminent la reine (qui est la vieille reine) une quinzaine de jours après la capture de l'essaim. Les abeilles entreprendront ainsi un élevage royal.
Quelles sont les plantes mellifères au mois de juin ?
- Le tilleul procure un miel délicat. Sa floraison prend le relais de celle de l’acacia. Le tilleul est abondamment consommé en tisane pour ses vertus sédatives. Le miel de Tilleul peut entrer dans la composition poly-florale du miel
de forêt ou faire l’objet d’un miel mono-floral. Dans ce cas, il est ambré-clair et prend, à l’état solide (cristallisation courte à longue), une teinte jaune plus ou moins sombre dont la granulation est moyenne.
- Le châtaignier présent essentiellement sur les sols acides et un arbre élancé qui procure nectar et pollen à nos chères butineuses. Il procure un miel aux saveurs boisées avec une légère amertume. Riche en oligo-éléments (potassium, magnésium, manganèse et barym). Ce miel possède des vertus cicatrisantes.
- La lavande est le symbole de la Provence. Ces champs inspirent les peintres et les abeilles ! Elle a un petit cousin : le lavandin. Toutes deux de la famille des labiées, la lavande et le lavandin, que l’on confond très souvent, sont néanmoins d’espèces différentes. La lavande vraie est une espèce originelle, alors que le lavandin est un hybride qui résulte du croisement de la lavande vraie et de l’Aspic. La lavande (ou le lavandin) a pour l’apiculteur, outre la qualité du miel qu’elle fournit, une deuxième vertu : une fois séchées, ses tiges constituent un excellent combustible pour les enfumoirs. Il est toutefois à noter que la lavande ou lavandin n’apporte pas de pollen aux abeilles.