Le travail de l'apiculteur en

Mai

Le printemps est une saison de contraste et ce mois d’avril 2024 en est la parfaite illustration. Après une première quinzaine estivale, le mois s’est poursuivi avec un temps hivernal marqué par des gelées. Dans ce contexte, il est difficile de faire coïncider la croissance de la colonie avec les floraisons. Pour passer ce cap délicat, pensez à surveiller les grosses colonies, avec des jours en dents de scie, elles ont vite consommé les réserves ! Contrôlez le poids et nourrissez si nécessaire. Là où les acacias sont présents, il faut un peu de chance, la fleur demande 19°C pour s’ouvrir et de l’eau pour avoir du nectar. En cas de beau soleil avec vent accompagné de nuits froides, les fleurs restent désespérément fermées. De même, si la chaleur est là, mais que la sécheresse l’accompagne, les fleurs sont grandes ouvertes, mais sans nectar… Le miel d’acacia est souvent aléatoire dans nos régions, en Hongrie grand producteur de ce miel, la sélection a permis de disposer d’acacias donnant des floraisons tardives. On croise les doigts pour que la miellée soit au rendez-vous.
Attention aux éventuels risques de froid, à la période des "Saints de Glace" (11-12-13 mai) qui peuvent survenir bien avant la douceur de mai.

Dans la ruche
Les butineuses s’activent de fleurs en fleurs pour récolter le pollen et le nectar qu’elles stockent en abondance. La population s’accroît désormais rapidement. La nourriture est en abondance, la reine pond abondamment. Les cadres remplis de couvain sont en augmentation tout comme ceux de nectar. La pose de hausse est le moyen de libérer de la place !
À ce moment de l’année, l’équilibre de la ruche est à surveiller. L’accroissement important du nombre d’abeilles, corrélé à une diminution du tonus de la reine peut entraîner l’essaimage. Rappelons ici que même si une reine peut atteindre l’âge de 6 ans, sauf exception, dès la seconde année de sa pleine ponte, le nombre d’oeufs pondus par jour dépasse à peine la moitié de ce qu’elle pondait l’année précédente.

Au rucher
L’apiculteur poursuit ses efforts pour capturer les reines de frelons asiatiques.

Précéder l'essaimage : Différents facteurs peuvent conduire à l’essaimage : l’âge de la reine, les miellés, la météo, la lignée d’abeilles… « l’un des signes prémonitoires de l’essaimage est l’inversion de la surface de couvain ouvert par rapport à celle de couvain fermé ». Quand il y a plus d’abeilles jeunes dans la ruche que d’abeilles en butinage à l’extérieur, la ruche peut se désorganiser conduisant à l’essaimage.
L’apiculteur ne prévient pas l’essaimage, il le précède en créant des essaims artificiels.

Pose de ruchettes pièges : Des ruchettes pièges peuvent être placées à quelques mètres du rucher et un peu en hauteur. Un bon coup de chalumeau pour réveiller les odeurs de colonie et quelques vieux cadres seront les compléments indispensables à l’inévitable attire essaims. Si on ne prend pas d’essaim, au moins aura-t-on le plaisir d’y trouver de la teigne qui fera le bonheur des pêcheurs.

Installation des hausses :
C’est le moment de poser les hausses, en mai si les colonies sont au taquet et les floraisons surabondantes (colza en particulier). Ces hausses accueillent l’excédent de miel produit par une surabondance de butineuses. Ce qui veut donc dire que la hausse se pose lorsque le corps est totalement occupé où que les abeilles y stockent du miel, ce qui est à éviter le plus possible.

Récolte du pollen : La récolte du pollen est une opération délicate pour différentes raisons :
• Aliment de la ruche, il doit être prélevé raisonnablement sous peine de diminution de ponte de la reine voire de carence pouvant entraîner l’apparition de loque
• Les pelotes de pollen sont fragiles, elles doivent être prélevées très régulièrement dans la trappe à pollen
• Pour être conservé, le pollen doit être séché dans les règles de l’art.
Cette récolte se pratique à l’aide de trappes à pollen.

Récolte de la propolis : La récolte de la propolis est une opération simple qui assurera à l’apiculteur confirmé même débutant, une petite quantité de ce précieux antioxydants et antimicrobiens. Il pourra utiliser en décoction pour son usage personnel ou qu’il incorporera dans le nourrissement des colonies.
Elle se pratique à l’aide d’une grille placée en haut des cadres. Les abeilles colmateront les trous qui la composent, il ne restera alors plus qu’à la mettre en congélateur pour détacher facilement les morceaux de cette gomme.

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